
- Environ 60% de la production est transformée dans les huit distilleries industrielles de la région et par les méthodes traditionnelles
- La Tunisie exporte chaque année vers la France 700 kg de néroli et le reste destiné aux Etats-Unis ou utilisé sur le plan local à des fins médicinales
TUNIS – UNIVERNEWS La campagne de fleurs de bigaradier « zhar » a commencé au Cap Bon .
Au cœur des plaines de Nabeul et ses environs une scène féerique se dévoile chaque printemps lorsque les vergers d’orangers s’illuminent de blanc.
C’est le moment tant attendu de la récolte des fleurs d’oranger, une pratique ancestrale qui lie les agriculteurs à leur terre et à une tradition parfumée vieille de plusieurs siècles.
Les agriculteurs munis de leurs paniers tressés se rendent dans les vergers parfumés. Les branches des orangers se courbent sous le poids des fleurs délicates, et chaque geste de cueillette est empreint de soin et de respect pour la nature.
Les pétales blancs, chargés de parfums , sont délicatement cueillis à la main.
Cette récolte minutieuse se déroule pendant quelques semaines seulement, rendant chaque fleur d’autant plus précieuse.
Les cités de Bir Chellouf, Sidi Achour et Souk El Felfel se mettent aux couleurs du Z’har pour un mois de récoltes, de réjouissances et de labeur.
Le gouvernorat de Nabeul compte plus de 125 mille pieds de bigaradiers s’étendant sur une superficie de 480 hectares et répartis pour la plupart dans les villes de Nabeul, Béni Khiar et Dar Chaabane (57%), suivies de la délégation de Bou Argoub (19%).La production est estimée cette saison à 2542 tonnes. La récolte annuelle moyenne des fleurs de bigaradier (arbre dont le fruit est l’orange amère) a atteint, au cours des cinq dernières années, près de 1999 tonnes, avec une croissance notoire au cours des trois dernières saisons à cause de l’exploitation d’un grand nombre de superficies destinées à ces cultures dans la région. La récolte des fleurs d’oranger fait partie de ces jolies traditions dont on ne sait si, demain, elles perdureront encore. D’ailleurs en sillonnant les verges rares sont les familles nabeuliennes qui ne disposent pas d’arbres de bigaradier ornant ses jardins.Certaines ont déjà entamé la cueillette de ce zhar, l’or blanc du Cap Bon qui vit ses prix grimper au fil des années en raison de la cherté du coût de la main d’œuvre. Avant-hier, nous étions un peu étonnés des prix affichés par les commerçants à Souk El Felfel et à Bir Challouf, deux espaces pris d’assaut chaque après-midi par les citoyens pour se ravitailler en Zhar. Le prix de la « wazna », l’équivalent de 4kg de fleurs de bigaradier, varie entre 20 et 25 dinars.
L’eau parfumée va couler à flots
Environ 60% de la production est transformée dans les huit distilleries industrielles de la région et par les méthodes de distillation traditionnelle.
Les familles nabeuliennes passent des moments agréables autour de l’alambic en dosant la quantité de fleurs et la température de l’eau qui permet l’obtention de la meilleure qualité. Deux kilos de fleurs fourniront une fiasque d’eau distillée de premier choix et une bouteille de second choix. Pendant 40 jours, ces «fechkas» sont entreposés dans l’obscurité sous une couverture. Ces fleurs passent aussi dans des alambics industriels.
Les produits obtenus à partir de la fleur du bigaradier sont l’’huile essentielle ou Néroli, du nom d’une princesse italienne qui l’a popularisé au 17° siècle, l’’eau de fleur d’oranger, coproduit de la distillation du Néroli, dont on peut tirer une absolue par extraction : l’absolue des eaux et l’’absolue oranger : extraction des fleurs d’oranger à l’hexane pour l’obtention d’une concrète puis d’une absolue.
La Tunisie exporte chaque année vers la France 700 kg de néroli. Le reste de la production est exporté vers les Etats-Unis ou utilisé sur le plan local à des fins médicinales.
C’est un secteur porteur. Le kilogramme du néroli est vendu selon la demande à plus de 5 mille dinars. Le fruit de bigaradier est surtout utilisé en conserve ou cuit pour faire de la confiture, du sirop, de la marmelade
M.S