UNIVERSNEWS A la veille du premier tour des élections législatives françaises, tout le monde se demande si l’Union de la gauche menée par le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, serait en mesure de décrocher une majorité comme semblent l’indiquer certains sondages ? C’est la question que les analystes se posent et qui a même forcé le président, Emmanuel Macron, jusque-là silencieux, à entrer en campagne à quelques jours du scrutin.
Même si seulement 21 % des Français croient possible que dans un peu plus d’une semaine, Jean-Luc Mélenchon devienne premier ministre, la progression de son vote risque à tout le moins de fragmenter la majorité présidentielle, estiment les observateurs. Le plus récent sondage Opinion Way montre qu’avec 25 % des intentions de vote, les partis de gauche regroupés dans la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale (NUPES) talonnent la majorité présidentielle rebaptisée Renaissance, qui en recueille 28 %. Le sondage Ipsos-Sopra Steria réalisé quelques jours plus tôt octroyait même à la NUPES un point de pourcentage d’avance sur le parti présidentiel.
En nombre de sièges, la gauche n’est cependant créditée que de 160 à 200 élus. Pas de quoi gouverner, mais suffisant pour priver de justesse le président d’une majorité absolue (289 élus). Les partis de droite (Rassemblement national, Les Républicains, Reconquête) ont beau totaliser 35 % des voix, comme ils se présentent en ordre dispersé, ils ont été pratiquement absents de cette campagne. Seule certitude : l’abstention s’annonce phénoménale. À peine 46 % des électeurs s’apprêteraient à aller voter. Un nouveau record après celui de 2017 (48,7 %).
Il faut dire qu’à l’exception du président français, ces derniers jours, Jean-Luc Mélenchon est pratiquement le seul à avoir vraiment fait campagne. Une campagne démarrée sur les chapeaux de roues dès le soir du second tour de la présidentielle sous le slogan provocateur « Mélenchon premier ministre ». Une campagne qui est d’ailleurs allée de controverse en controverse, si bien que, contrairement aux règles de l’audiovisuel français, la NUPES a occupé en mai plus de la moitié du temps de parole consacré à cette élection à la radio et à la télévision.
Comment expliquer la soudaine popularité de celui qui n’a pas franchi la barre du second tour à la présidentielle ? Certes, l’habileté du tribun à rassembler pour la première fois dans l’histoire sous l’égide de la gauche radicale les verts et les socialistes y est pour beaucoup.
Habituellement, le gagnant de la présidentielle bénéficie d’une prime à l’élection législative. Ça ne semble pas le cas cette fois-ci.