L’embargo sur les armes imposé à la Libye par le Conseil de sécurité en 2011 reste « totalement inefficace », a déclaré un groupe d’experts de l’ONU, ajoutant que les civils, y compris les migrants et les demandeurs d’asile, continuent de souffrir de violations et d’abus généralisés de leurs droits.
Dans son rapport final, le Groupe d’experts sur la Libye – créé en application de la résolution 1973 (2011) – déclare que tout au long de son mandat, l’organe a identifié de « multiples actes » qui ont menacé la paix, la stabilité ou la sécurité du pays, et des attaques accrues contre les institutions et infrastructures de l’État.
« Les groupes terroristes désignés sont restés actifs en Libye, même si leurs activités ont diminué. Leurs actes de violence continuent d’avoir un effet perturbateur sur la stabilité et la sécurité du pays », déclare le groupe d’experts.
L’embargo sur les armes de 2011 – qui interdit aux Libyens d’exporter des armes et des matériels connexes, et oblige les États membres de l’ONU à empêcher la fourniture directe ou indirecte d’armements à la Libye – « reste totalement inefficace », note-t-il.
« Pour les États membres qui soutiennent directement les parties au conflit, les violations sont étendues, flagrantes et au mépris total des sanctions. Leur maîtrise de l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement complique la détection, la perturbation ou l’interdiction. Ces deux facteurs rendent la mise en œuvre de l’embargo sur les armes plus difficile », ajoute-t-il.
En outre, la mise en œuvre du gel des avoirs et des mesures d’interdiction de voyager concernant des personnes désignées reste également inefficace, selon les experts.
La contrebande de carburant se poursuit
Les experts notent également que les autorités de l’est de la Libye ont poursuivi leurs efforts pour exporter illégalement du pétrole brut et importer du carburant pour les avions, mais en moindre quantité. Selon eux, l’impact de la pandémie de Covid-19 sur la demande mondiale a entraîné un arrêt temporaire des exportations illicites de produits pétroliers raffinés par voie maritime. La contrebande de carburant par voie terrestre s’est poursuivie, bien qu’à petite échelle.