Le nouvel « émirat islamique d’Afghanistan » par intérim récemment formé par les talibans, inquiètent au plus haut point les experts qui ont averti que les risques de terrorisme allaient augmenter dans ce pays déchiré par la guerre.
« Dans un avenir prévisible, l’Afghanistan sera gouverné par de hauts dirigeants talibans qui incluent dans de nombreux cas le pire des pires », a déclaré mercredi à CNBC Michael Kugelman, directeur adjoint du programme Asie au Wilson Center. Kugelman a spécifiquement souligné les membres du réseau Haqqani, connu comme la faction la plus brutale des talibans.
« Je pense que vous envisagez une situation où quel que soit le type de gouvernement que nous aurons en Afghanistan, les risques de terrorisme vont augmenter simplement parce que vous avez les talibans aux commandes », a déclaré Kugelman.
« Vous allez avoir plusieurs membres du réseau Haqqani – qui a été impliqué dans certaines des attaques terroristes les plus horribles en Afghanistan au fil des ans – et plusieurs de ces dirigeants vont occuper ces premières places, y compris le ministère de l’Intérieur, et c’est clairement une source de préoccupation majeure » a-t-il ajouté.
Les talibans ont formé mardi un émirat. Il est constitué de plusieurs partisans issus dans un nouveau gouvernement qui a supervisé la lutte de 20 ans contre la coalition militaire, dirigée par les États-Unis.
Les membres du cabinet se composent de nombreux individus considérés comme des partisans du front le plus radical. La liste annoncée par le porte-parole en chef Zabihullah Mujahid était dominée par des membres de la vieille garde du groupe, sans aucune femme.
Dans ce qui est considéré comme une nomination controversée, Sirajuddin Haqqani est devenu le ministre afghan de l’Intérieur, en charge de la police et de la sécurité. Il est le chef du réseau Haqqani, connu pour avoir des liens avec al-Qaïda. Il figure sur la liste des personnes les plus recherchées par le FBI en étant considéré comme terroriste à l’échelle planétaire.
La constitution d’un refuge par les talibans à al-Qaïda dans les années 1990 est ce qui a conduit les États-Unis à envahir l’Afghanistan après les attentats du 11 septembre, a rapporté CNBC.