TUNIS – UN/Agences – Des classes qui ferment ou la présence des écoliers est clairsemée, des enfants mis à l’abri, des coupures de courant par quartiers, des records de température tombant l’un après l’autre: l’Argentine, et sa capitale en particulier, suffoquent dans un été interminable, le plus chaud de son histoire qui s’ajoute à une inflation étouffante qui doit atteindre les 100%, au cours des prochains jours.
Alerte rouge des autorités sanitaires sur un tiers du pays le week-end dernier, et non-stop depuis une semaine sur l’agglomération de Buenos Aires où le thermomètre affichait jeudi 34 degrés: l’Argentine vit sa neuvième vague de chaleur de ce printemps-été austral depuis début novembre.
A l’échelle du pays, c’est l’été le plus chaud depuis 1961, et les statistiques continuent de se réécrire pour un mois de mars: 38 degrés le 3 mars, selon le Service de météorologie national (SMN).
Les jeunes, de leur côté, sèchent l’école, qui a repris la semaine dernière. De nombreuses classes ont été suspendues dans la province de Buenos Aires, faute d’équipement de climatisation. Les petits s’écroulent, ils n’arrivent pas à se concentrer, avec 39 élèves dans une salle sans ventilation.
Dans de nombreux quartiers les coupures d’électricité se succèdent sous la forte demande sur le réseau, à l’image des 200.000 foyers sans électricité le 10 février, une journée particulièrement chaude.
La semaine prochaine, incidemment, c’est aussi l’indice de l’inflation pour février, qui devrait confirmer, avec un taux interannuel frôlant 100%, (94,5% en 2022) que le pays peine décidément à respirer. « On n’en sort pas. C’est vrai que c’est lourd, cette chaleur, mais je crois que l’inflation c’est pire », rit amèrement Valeria Sparrow, agente administrative de 50 ans.
Voilà 32 ans que l’Argentine n’avait pas connu une telle situation économique. Le pays a en effet déclaré en 2022 une inflation annuelle de 94,8 %, parmi les plus élevées du monde.
Le précédent record, datant de 1991, marquait la fin d’un cycle de récessions et de périodes d’hyperinflation (3 100 % d’inflation en 1989, 2 300 % en 1990. Pour lutter contre cette hyperinflation, les autorités avaient alors aligné le taux de change du peso sur le dollar américain, selon le principe 1 dollar = 1 peso. Cela a permis de reprendre confiance dans la monnaie argentine et d’arrêter l’effet « planche à billets », c’est-à-dire la création à outrance de monnaie par la Banque centrale, ce qui provoquait une inflation rapide.