TUNIS – UNIVERSNEWS – La célébration de la “fête des bergers” à Semmama se distingue par une randonnée des bergers sur la montagne, entre collines et pâturages, avec les troupeaux, dès l’aube, au son de la ‘Gasba’ (flûte) et des youyous des bédouines, avec des joutes poétiques.
Cette Fête des bergers attire chaque année des milliers de personnes, des amoureux de la tradition steppique et de ses costumes. Une façon de renouer avec la tradition d’un passé proche et d’offrir au public des images d’antan et toute la richesse de la culture de la montagne.
« Notre fête est fondée sur l’identité montagnarde et l’ouverture sur l’universel pastoral. Dialoguer avec autrui tout en étant bien ancré sur sa colline avec les arbres de pin d’Alep et de genévrier. Développer la Fête des Bergers c’est creuser davantage dans le sol et le sous-sol du Djebel. Redécouvrir les trésors de Semmama et les mettre en exergue. Ainsi voyons-nous le développement et l’enracinement du festival dans sa terre ». Adnan Hélali, metteur en scène du spectacle « Hattaya » (Transhumance) des Bergers de Semmama a eu le privilège de programmer ce spectacle hier à l’avenue Habib Bourguiba en collaboration avec la maison de la culture Ibn Rachik en clôture du mois du Patrimoine.
Il était 17h00 tentes et stands pour les produits de terroir et les créations artisanales de Djebel Semmama ont été installés et le spectacle aux belles couleurs pastorales a été l’atout charme de cette fête printanière où on a vu défiler la vie nomade des pasteurs avec leur chant authentique. Les artistes Mustapha Dhibi, Saliha Hélali, Ali Dabbabi, Othman Souidi, Houcine Dabbabi, Naoufel Dhaouadi, Mohamed Hellalin originaires des monts de Semmama, Chaambi, Saloum, Mghilla n’ont laissé personne indifférent.
Un spectacle fort et très riche en couleurs et en sonorités revisitant la danse des bergers, ouvrant ainsi à ce patrimoine steppique au grand public. La flûte et la gasba, flûte artisanale sculptées par les bergers, racontent bien les souffles des montagnards. La canne flûte est fidèle aux souffles des bergers enchantés ou tourmentés.
Les percussionnistes, les tambourineurs ont ponctué le spectacle par les rythmes berbères « Hajjali », « Fazzaï », « Darrazi », « Saâdaoui »… Les chants des bergers de Semmama sont là et égayent l’avenue. « La transhumance est une tradition. Il faut la faire perdurer « , insiste Adnan Hélali. « C’est un moyen de célébrer Semmama », affirme de son côté Abdlmoula Dabbabi. Cette Tunisie des montagnes que la longue marche donne le temps d’admirer. .Il n’y a pas de doute, la transhumance de Semmama, c’est l’affaire de tous.
M.S.