- Une appréciation du baril d’un dollar coûtera 129 MD en termes de subventions à l’Etat
- La Tunisie risque un trou supplémentaire de plus de 2 000 MD d’ici la fin de l’année
Le cours du pétrole poursuit sa hausse sur le marché mondial. Le prix du baril du Brent, référence du pétrole algérien, a atteint à la clôture de séance du 24 septembre à Londres son plus haut niveau depuis 3 ans.
Les cours du pétrole ont clôturé en hausse pour la 4ème séance d’affilée vendredi 24 septembre, le Brent atteignant même un plus haut en près de trois ans, dans un marché où l’offre va rester durablement insuffisante et la demande en hausse.
Le baril de Brent de la mer du Nord a terminé à 78,09 dollars vendredi 24 septembre, à Londres, en hausse de 1,0 8% ou 84 cents par rapport à la clôture du jeudi 23 septembre. C’est son plus haut niveau en clôture depuis le 22 octobre 2018.
A New York, le baril de WTI américain a lui aussi progressé, de 0,92 % ou 68 cents, pour finir à 73,98 dollars US.
La baisse des stocks américains a boosté le prix de l’or noir
Selon les spécialistes, cette hausse des prix du pétrole est la conséquence de la perturbation de la production américaine. Dans le Golfe du Mexique, quelque 31 plateformes pétrolières étaient encore privées de personnel, après les évacuations massives avant le passage de l’ouragan Ida, il y a quatre semaines.
Quant à la demande, elle ne montre pas de signe de fléchissement, avec la hausse des importations de brut en Inde, l’amélioration de la situation sanitaire en Europe et la levée, par les États-Unis, des restrictions à l’entrée sur le territoire américain, qui devraient relancer les voyages et la demande en carburant des compagnies aériennes.
Quant aux incidences sur la Tunisie et sur son budget, cette flambée des prix est en train de se transformer en un casse-tête dans la mesure où le budget 2021 tablait sur un prix moyen du baril à 45 dollars,
Pourtant, au début de 2021 la balance énergétique affiche un déficit de 868,5 MD sur les deux premiers mois soit une amélioration par rapport à la même période de 2020 où le déficit se situait à 1 159,8 MD.
En effet, la baisse de l’activité économique a largement contribué à cette tendance. Mais il y a également la progression de la production nationale qui s’est améliorée de 19% en janvier 2021
Cependant, l’impact le plus dangereux est sur les comptes de l’Etat. Selon le rapport du budget de 2021, une appréciation du baril d’un dollar coûtera 129 MD en termes de subventions. Par simple calcul, nous risquons un trou supplémentaire de plus de 2 000 MTND d’ici la fin de l’année. C’est très lourd à supporter dans un exercice très risqué.
Autrement dit, l’Etat est pris entre deux feux. Soit réduire copieusement les subventions, ce qui peut lui coûter socialement trop cher. Ou alors, compenser davantage, ce qui risque de ruiner définitivement la Trésorerie du pays.
N.H