Une étude publiée par l’Institut tunisien des études stratégiques (ITES) dans le cadre du code des grandes réformes stratégiques, indique que les choix socio-économiques actuels pourraient aggraver les difficultés financières des caisses sociales en Tunisie.
Cette étude, réalisée par l’ex-secrétaire général adjoint de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), Ridha Bouziriba, et présentée lors d’une conférence organisée par l’ITES, signale que le déséquilibre financier du système de sécurité social est dû essentiellement aux répercussions des choix économiques et libéraux, le recul flagrant de la capacité de l’économie nationale à créer des emplois ainsi que l’augmentation du nombre des retraités bénéficiant d’une pension, contre l’enregistrement d’une légère hausse au niveau du nombre des personnes actives.
L’étude a aussi montré que l’augmentation de l’espérance de vie à la naissance (actuellement 73 ans contre 49 ans à l’aube de l’indépendance) ainsi que l’évolution du taux de la couverture sociale (89% en 2005) a fait assumer aux caisses sociales de nouvelles tâches qui s’inscrivent dans le cadre de la solidarité sociale au profit de catégories de personnes aux besoins spécifiques.
A cet effet, l’étude recommande aux caisses sociales, qui s’appuient sur les traditionnelles contributions des salariés et des bailleurs, de diversifier leurs sources de financement en vue de garantir l’équilibre social.
L’étude estime que le choix d’un régime de solidarité dans le système de la sécurité sociale est un choix positif alors que l’insertion des régimes des non rémunérés, dont les travailleurs indépendants dans le secteur agricole et dans d’autres secteur et la catégorie des faibles revenus, risque d’augmenter les difficultés financières.
Elle rappelle à cet égard que le régime de la sécurité sociale des travailleurs indépendants dans le secteur agricole accuse un déficit persistant depuis sa création en 1982.
Selon cette étude, l’Etat doit assumer toutes les répercussions de sa politique économique sur les caisses sociales. Elle recommande à cet égard que l’Etat doit assurer l’équilibre financier de tous les régimes de sécurité sociale, notamment par la mobilisation de ressources générées par une déduction d’un pourcentage des bénéfices du marché financier.