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Vive tension entre les parents et élèves, d’un côté et les enseignants, de l’autre
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Soupçons de corruption financière et administrative, outre la propagation de la drogue dans l’établissement et ses environs ».
Le conseil régional du Syndicat de l’enseignement secondaire à Tunis a annoncé la poursuite de la grève observée depuis une semaine au lycée Rue de Russie, en solidarité avec un enseignant accusé de harcèlement sexuel.
Le conseil a motivé la poursuite de la grève en arguant que l’accusation portée contre le professeur, par son élève, est « calomnieuse ». De leur côté, les parents des élèves ont lancé des actions de protestation, dont des recours à la justice contre les enseignants et leur structure syndicale.
Le secrétaire général du bureau régional du syndicat général de l’enseignement secondaire à Tunis, Mounir Kheireddine, a déclaré à l’agence TAP au terme d’une réunion tenue vendredi 17 janvier 2020 par le conseil que « les discussions ont porté sur la situation de l’enseignant accusé et maintenu en détention aux fins d’enquête ».
Il a indiqué que la réunion intervient pour démontrer la solidarité du bureau régional avec l’enseignant et « pour faire face à l’accusation calomnieuse de harcèlement sexuel qui lui a été portée par l’une de ses élèves ».
« Nous poursuivrons la grève », a affirmé Kheireddine, précisant que le conseil syndical régional tiendra samedi une nouvelle réunion, au lycée Rue de Russie.
Les faits remontent à un an environ, quand le parent d’une des élèves de ce lycée a porté plainte auprès de la direction régionale de l’éducation au sujet d’un harcèlement sexuel dont sa fille aurait été victime de la part de son professeur. Une plainte administrative suivie par un recours à la justice, après quoi l’enseignant en question a été arrêté aux fins d’enquête. « Une arrestation abusive », a estimé le responsable syndical.
Selon les déclarations recueillies par la TAP lors d’un rassemblement de parents d’élèves qui s’est formé vendredi après-midi devant le lycée Rue de Russie, « l’atmosphère qui règne dans le lycée est tendue à cause des scandales qui le secouent, et la démission de l’ancien directeur du lycée qui venait de prendre ses fonctions il y a à peine quelques semaines suite à un conflit avec une enseignante ».
Quelques parents d’élèves, ont également évoqué « l’audit administratif initié il y a quelque temps par l’inspection de l’éducation dans le lycée, et motivé par des soupçons de corruption financière et administrative, outre la propagation de la drogue dans l’établissement et ses environs ».
Kheireddine a, pour sa part, ajouté que le conseil régional du secteur de l’enseignement secondaire appelle à la publication du rapport administratif sur les conditions qui prévalent depuis un mois au lycée Rue de Russie, sur fond de soupçons de corruption et de vives tensions entre les élèves et les enseignants.