Tunis, UNIVERSNEWS (Société) – Les familles Kairouanaises ont déjà martelé leurs ustensiles en cuivre pour les faire briller, rempli leurs congélateurs de petits pois, fèves, persils et autres légumes pour les consommer durant le mois du jeûne. Les marchands de beignets ont, achevé les travaux d’entretien de leurs boutiques pour y préparer les délicieux ‘‘mkhareks’’ et les succulents ‘‘zlabias’’ tout comme les pâtissiers confectionnant à longueur de l’’année, le célèbre makroudh. Grande ruée, aussi, vers les grandes surfaces pour s’approvisionner en produits alimentaires nécessaires, à savoir, pates, couscous, riz, tomates, thon, œufs, huile végétale subventionnée, café, thé et sucre.
Les femmes au foyers ont fait sortir de ‘Bit El Oula’ les provisions nécessaires, pour préparer les mets d’El Iftar à savoir couscous (Sifi), Dchicha (semoule à base d’orge), Hlalem, Bsissa Sorgo, huile d’olives et Smen.
Les endroits de culte, badigeonnés et bien entretenus, fins prêts pour accueillir les croyants pour faire les cinq prières quotidiennes et salat Attaraouih.
Le parfum d’encens se fait sentir dans et en dehors de l’ancienne médina : C’est l’ambiance qui précède comme chaque année, le mois saint, dans une ville qui sait toujours se faire belle et qui s’est habillée de son plus bel apparat pour que le mois de Ramadan se déroule dans la piété, la sérénité et la solidarité.
Les produits alimentaires de première nécessité seront disponibles
A l’exception du sucre en poudre, du thé et du café, dont les quantités sur le marché sont insuffisantes, tous les autres produits alimentaires y compris les viandes rouges dont les prix demeurent incroyablement chers, malgré l’importation d’une importante quantité de ce produit, seront disponibles, disent les consommateurs contactés. Les responsables régionaux du commerce affirment de leur côté que tous les moyens ont été mobilisés pour assurer l’approvisionnement régulier des marchés en produits alimentaires de première nécessité et de la sorte, faire face à la spéculation et éviter les perturbations dans les opérations d’approvisionnement de certains produits avec notamment l’ouverture de points de vente ‘‘du producteur au consommateur’’ durant ce mois sacré et la mise en place d’un programme de contrôle économique et sanitaire.
Vivement les bananes d’Egypte
Certains légumes et fruits de saison, trop chers, dont des produits de terroir, à l’instar des dattes (entre 8 et 12 Dinars le Kg) des agrumes (Entre 2 et 2,500D le Kg), des pommes (Entre 6 et 9 DT le kg) et des poires, dont le kg à dépasser les 8 Dinars le petit Kg), ne figureront certes pas sur les tables d’El Iftar des consommateurs notamment ceux aux revenus moyens et modestes. Ces derniers chercheront refuge dans les étalages réservés aux petites bananes importées du pays du Nil, pas couteuses et à 5 Dinars seulement le kilogramme.
Souks florissants
Les vendeurs du pain tabouna, ceux des poulets et des œufs de fermes, de fromages de chèvres et de brebis fait maison, enveloppés dans des feuilles de romarin s’apprêtent de leur côté à prendre place sur les trottoirs des marchés publics pour vendre tous ces produits de terroir, biologiques, certes chers, mais au gout agréable, voir incomparable.
L ’élan de solidarité au rendez-vous
Le ministère des affaires sociales a programmé des aides sociales aux familles démunies, tout comme les associations de bienfaisances et les bénévoles parmi les personnes nanties. L’élan de solidarité sera au rendez-vous avec notamment la distribution d’aides matérielles et en nature et l’ouverture des restaurants d’El Iftar, pour accueillir les familles nécessiteuses à travers les différentes régions du gouvernorat et la livraison à domicile d’aides similaires aux familles sédentaires démunies et incapables de se déplacer.
Des manifestations religieuses et culturelles
Les Kairouannais profiteront de ce mois pour se donner à cœur à la prière et à la méditation et passer de longues heures dans et tout autour des mosquées pour reciter les soixante Hezb, que compte le Saint Coran, écouter le hadith du prophète, faire les cinq prières. Ils se précipiteront femmes et hommes de tous âges après chaque Iftar vers les mosquées pour prier les onze unités de prière (Rakat) d’Attaraouih, comme au temps du prophète Mohamed SWS.
Si certains jeûneurs habitués à déserter tôt le diner pour aller s’attabler dans l’un des centaines de cafés de la ville, pour discuter, fumer une chicha et jouer aux cartes jusque tard dans la nuit, d’autres dont des mélomanes, des amateurs de théâtre et de poésies, profiteront du programme riche et varié, déjà élaboré par les responsables régionaux de la cuture pour vivre au rythme des nuits ramadanesques de Kairouan, comportant des chants soufis, des soirées musicales, théâtrales et poétiques.
D’autres préfèrent les soirées en familles en face de l’écran de TV, autour d’un café turc ou d’un thé à la menthe, en dégustant de temps à autre un gâteau fait maison, ou s’asseoir à la terrasse pour respirer les effluves d’un bouquet de jasmin que les enfants ont cueilli du jardin familial.
Un petit message, enfin, pour la municipalité pour qu’elle envoie ses agents nettoyer le cimetière Koreich, abritant les tombeaux d’un bon nombre de ‘Sahaba’, envahi par les herbes et les détritus,
Ce lieu de calme et de repos doit être interdit aux jeunes qui viennent y jouer et embêter les visiteurs, sans aucun respect.
Ramadan Moubarak … (Neji Khammari)
