TUNIS – UNIVERSNEWS – Qu’importe l’enjeu pourvu que l’on ait l’ivresse du jeu. A défaut d’un gros suspense pour la qualification, les fans tunisiens ont célébré cette victoire contre les Tricolores dans la joie malgré des regrets de ne pas se qualifier au second tour comme en témoigne Faouzi. «On se réveille ce matin avec un sentiment mitigé. Le sentiment de fierté pour un parcours honorable en faisant un excellent match contre le Danemark qui était attendu dans le carré final et en battant la France, champion du monde en titre. Mais la pilule du match contre l’Australie ne passera pas, car nous avons tout fait pour perdre. Un entraîneur hors sujet ce jour-là avec des choix montrant des limites flagrantes. Nous aurions dû passer au 2ème tour pour honorer ce public exceptionnel dans un pays aussi exceptionnel qui nous a offert les meilleures conditions de réussite. Il y a des joueurs qui nous ont trahis et qui doivent par leur propre chef quitter le groupe Tunisie. Le président de la FTF doit aussi passer le témoin, et maintenant je serai le premier supporter du Maroc, du Sénégal et du Cameroun. On doit être représenté dans le dernier carré par l’un de ces pays pour sauver l’honneur du continent africain qui est une pépinière de joueurs de haut niveau. Nous devons dès à présent nous remettre au travail pour la prochaine qualification pour la coupe du monde 2026 car nous avons un nouveau statut actuellement, celui de pouvoir tenir tête aux plus grosses nations du football. Le public doit de nouveau être dans les stades et les stades doivent de nouveau pouvoir accueillir ce public par une infrastructure digne d’un pays comme le nôtre. Le football est magique et nous a procuré un bonheur immense. La Tunisie de 12 millions d’habitants est une grande nation de la planète football. Nous sommes les aigles de Carthage. Vive la Tunisie. »
Sejir Chebil, ancien journaliste à RTCI, se souvient des « Larmes de Kechrida » à la fin du match. « Qui en disent long sur sa joie bien sûr, mais aussi sa frustration, de ne pas avoir servi son pays dès le début du mondial, ce joueur a ému les Tunisiens, de par son rendement il dégageait une sincérité, et une rage de vaincre, à nul autre pareil. Merci Wajdi, merci aussi Tarak Dhiab, de lui avoir rendu cet hommage, car au final les braves reconnaissent les braves, même s’ils n’appartiennent pas au même club, si ce n’est le club Tunisie qui nous réunit »
Belhassen Channoufi, banquier, ajoute « Nous venons de battre la France, de fort belle manière, il faut le reconnaître. Et ne me parlez pas d’équipe B car un champion du monde n’a pas d’équipe B ou C. Des joueurs évoluant tous à un haut niveau (Réal, Bayern…) ne peuvent être comparés à des joueurs évoluant dans des équipes de seconde zone en Europe ou dans les pays du golfe où, qu’on le veuille ou non, on balbutie encore en matière de football et le Qatar en est l’exemple en dépit des moyens colossaux mis sur la table. Mais notre performance d’hier ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt. Notre football est malade essentiellement de ses dirigeants et des médias aussi. Notre championnat évolue sur des dos d’âne avec un bon retard à l’allumage. Comme la plupart d’entre vous, j’estime qu’une refonte complète de nos structures de gestion du football doit être entamée et c’est aux présidents des clubs que revient la priorité de la mise en œuvre de cette refonte. Enfin, je rebondis sur les médias, particulièrement les chaînes TV. Il est désolant qu’on s’acharne à inviter souvent des incompétents en matière de football, parfois d’anciens joueurs aussi, qui n’étaient guère brillants et qui s’amusent à jeter de l’huile sur le feu, sport devenu national depuis la fameuse révolution sur tous les sujets d’ailleurs. Oui, vive la liberté. Mais regardez-vous devant un miroir, messieurs les journalistes (pas tous heureusement) et voyez le résultat. Pourtant, un exploit comme celui d’hier et comme celui d’Ons Jabeur, ces deux dernières années, sont des signes d’espoir, d’optimisme et de rassemblement. A nous d’attiser la bonne flamme et de semer la bonne graine »
M.S.