TUNIS – UNIVERSNEWS – De l’avis de la presse internationale, la participation aux élections législatives organisées, en Tunisie, est un véritable désaveu pour la politique du président de la République Kaïs Saïed, surtout que le taux n’a même pas atteint les 10% et que le nombre des électeurs ayant fait le déplacement, pour aller voter n’a pas atteint le million, alors que le nombre des électeurs inscrits est de plus de neuf millions, ce qui n’a pas de pareil dans l’histoire de l’humanité.
Les journaux français n’ont pas épargné Kaïs Saïed et considèrent ce résultat comme un échec de la politique menée par le chef de l’Etat, depuis le 25 juillet 2021. C’est le cas, aussi, de la presse internationale qui a vilipendé Saïed.
Le Monde (France) écrit : Les Tunisiens ont boudé massivement les urnes, samedi 17 décembre, alors qu’ils étaient appelés à renouveler leur Parlement. La coalition d’opposition a appelé à la démission le président, Kaïs Saïed, qui avait voulu ce scrutin législatif pour mettre un point final au processus enclenché par son coup de force de juillet 2021.
Selon la commission électorale tunisienne, seuls 8,8 % des électeurs, soit quelque 803 000 électeurs sur 9 millions, ont voté. Il s’agit de la plus faible participation électorale depuis la révolution de 2011, après des records – près de 70 % aux législatives d’octobre 2014.
Le président de l’autorité électorale, Farouk Bouaskar, a reconnu un « taux modeste mais pas honteux », estimant qu’il s’expliquait par « l’absence totale d’achats de voix (…) avec des financements étrangers », contrairement au passé, selon lui.
TV5 MONDE pour sa part explique que « Le 1er tour des élections des législatives en Tunisie a été marqué par un taux de participation extrêmement bas, moins de 10%. C’est trois fois moins que pour le référendum sur la Constitution, l’été dernier, déjà marqué par une forte abstention. L’opposition parle de « séisme politique » pour le président Saïed ».
L’Express indique, sous le titre, « Législatives en Tunisie : des élections qui marquent « un pas de plus vers la dictature », L’Express écrit : Avec une loi électorale taillée par et pour le président Kaïs Saïed, les législatives du 17 décembre parachèvent le retour du pays à l’autoritarisme.
« Ci-gît la Révolution ». L’épitaphe pourrait figurer à l’entrée du Palais du Bardo, à Tunis, siège d’une Assemblée nationale devenue le symbole de la restauration autoritaire en Tunisie. Onze ans après avoir montré l’exemple au monde arabe en organisant les premières élections libres de son histoire, la Tunisie vote ce samedi 17 décembre pour des législatives au goût amer. L’Assemblée, suspendue depuis le « coup d’État présidentiel » de Kaïs Saïed, qui s’est octroyé les pleins pouvoirs le 25 juillet 2021, accueillera 161 nouveaux députés à l’issue de ce vote.
RFI souligne, pour sa part que … « Dans le pays, la désaffection pour le vote a été plus forte, liée à plusieurs facteurs. Beaucoup de Tunisiens qui ne sont pas allés voter parlent d’un manque d’intérêt pour ces élections, puisqu’ils ne comprennent pas leur utilité et se disent désabusés de la politique. Car le futur Parlement a des pouvoirs très restreints, ne peut pas contrôler le rôle du gouvernement ni l’action du pouvoir présidentiel. Certains électeurs ont même préféré regarder le match Croatie-Maroc que d’aller se presser pour voter avant la fermeture ».
The Gardian (britannique) pense, quant à lui, que « La Tunisie a enregistré le taux de participation électorale le plus bas de son histoire récente après la suspension du parlement par le président Kaïs Saïed et le remaniement ultérieur de la carte politique du pays.
Les responsables de l’Instance Supérieure Indépendante pour les Élections (ISIE) du pays ont annoncé que le décompte final des votes aux élections législatives était de 8,8%, bien que cela puisse augmenter légèrement à mesure que des votes supplémentaires sont compilés.
Depuis la suspension du parlement en juillet de l’année dernière, Saïed a introduit une nouvelle constitution, réduisant considérablement l’importance des partis politiques du pays, qu’il a qualifiés d’ennemis du peuple…
Le site de DW (allemand) souligne que « Les Tunisiens ont massivement boycotté samedi une élection pour un nouveau parlement qui n’aura pratiquement aucune autorité à la suite d’une prise de pouvoir par le président Kaïs Saïed.
Le président du Conseil électoral, Farouk Bouaskar, a déclaré que seulement 8,8% des 9 millions d’électeurs éligibles du pays avaient voté.
Le taux de participation se compare à environ 40% lors des élections législatives de 2019.
L’élection de samedi est intervenue après des mois de troubles politiques et de difficultés économiques dans ce pays d’Afrique du Nord, berceau des révoltes du printemps arabe de 2010-11 ».