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Sous d’autres cieux, le ministre de la Santé se manifeste uniquement lorsqu’il a une décision politique à annoncer
Il y a quelques jours, Abdellatif Mekki, ministre de la Santé, pleurait à chaudes larme pour exprimer son dépit face aux gens qui, par leurs rassemblements et leurs bousculades, brisent le confinement et font planer de gros risques de contamination au Covid-19, ce qui lui a valu d’être affublé du titre de « super ministre », de «héros national », de « superman ».
Prenant goût à ce culte de la personnalité, Abdellatif s’adjuge l’exclusivité de faire la communication mettant à l’écart les spécialistes et les scientifiques de la santé. Et de ce fait, on ne voit plus et on entend plus que lui à travers les médias radiotélévisés en pus de ses statuts sur Facebook.
Or, sous d’autres cieux des pays développement dont notamment la France, le ministre de la Santé se fait discret, ne passe dans aucun média ne fait aucune déclaration publique sauf dans le cas où il a une annonce à caractère politique à faire. Sinon, ce sont les spécialistes (virologues, pharmacologues, pneumologues, et autres biologistes), qui répondent aux questions et fournissent les données utiles et l’évolution de l’épidémie.
A noter que notre ministre de la Santé est simple médecin généraliste qui n’a jamais exercé d’une manière régulière ni dans le secteur public ni dans celui privé.
Plus encore, dans des scènes surréalistes, M. Mekki, pour un oui ou un non, multiplie les bains de foule comme cela a été le cas à Tataouine et à Médenine, à aéroport de Tunis-Carthage, et plus récemment, hier jeudi 16 avril 2020, il s’est rendu à Sousse pour inaugurer le pavillon « Covid-19 » au CHU de Sahloul où une foule immense était présente sur les lieux !
La question à laquelle M. Mekki devrait répondre : Pourquoi est-il en train d’accomplir tant de déplacements médiatisés puisqu’il prend avec lui tout un cortège de responsables et, surtout, avec une équipe technique de télévision, ce qui nous donne idée sur les véritables objectifs de ces visites et déplacements !…
Mais un peu plus haut, le président de la République est en train d’agir avec une aussi remarquable légèreté dans le sens où lui aussi multiplie les déplacements, les visites inopinées et les inspections. Les motifs de ces déplacements ? On nous rétorque que le chef de l’Etat effectue ces activités dans un but noble, à savoir exprimer ses encouragements au personnel des entreprises visitées.
Le hic, toutefois, est que Kaïs Saïed ne prend pas les mesures de précaution d’usage et obligatoires. On l’a vu au bureau de la Poste d’El Menzah, à un dépôt où il portait, en personne, les cartons chargés de produits alimentaires. Et encore une fois sans prendre la moindre précaution de distanciation ou de port de masque.
Et pas plus tard qu’hier, il s’est rendu dans une usine de textile où il s’est mêlé au personnel avant de se rendre à une opération de distribution d’aides en pleine nuit et en présence d’une immense foule avec des cris surréalistes se demandant « où est l’œuf ? », ce qui fait le bonheur des « nabbara » sur Facebook avec des commentaires tournant en dérision cette activité présidentielle.
Flanqué, ainsi, de sa cheffe de cabinet, Nadia Akacha, qui lui colle comme son ombre partout où il va, Kaïs Saïed continue à donner le mauvais exemple concernant le respect du confinement et des règles de distanciation
Une question pour terminer : Où est passé le chef du gouvernement qui est complètement absent de la scène médiatique depuis près d’une dizaine de jours. Ce n’est pas qu’on veut, juste, le voir, mais deux points par semaine ne seraient pas de trop. Au contraire cela donnerait de la visibilité et tranquilliserait les citoyens
Noureddine HLAOUI
