Parler du mouvement féminin en Tunisie ne peut pas se faire sans évoquer le nom de Bchira Ben Mrad qui a été la première femme tunisienne à penser dans les années 30 à créer une organisation féminine.
Avec le soutien de son père, Cheikh El Islam Mohamed Salah Ben Mrad, Bchira a fondé en 1937, la première organisation féminine Tunisienne, à savoir l’Union Musulmane des Femmes de Tunisie.
Pour retracer son parcours de pionnière du mouvement féminin en Tunisie et afin de remémorer son œuvre, le producteur et réalisateur Moncef Barbouch a pris le défi de réaliser un film sur Bchira Ben M’rad.
Vu son importance pour la mémoire collective, ce projet du genre documentaire-fiction, mérite normalement le soutien de tous et particulièrement celui du ministère de la culture, ainsi que celui du ministère de la femme, de la famille, de l’enfance et des séniors.
Néanmoins cela n’est malheureusement pas le cas pour le film « Attounissia » (La Tunisienne) de Moncef Barbouch dont le tournage se déroule actuellement à Tunis.
Le ministère de la culture n’a bizarrement pas donné suite à la demande d’aide à la production déposée en 2018 par le réalisateur pour produire ce film. Tout comme le ministère de la femme, de la famille, de l’enfance et des séniors auquel le réalisateur a demandé une subvention particulière vu le statut de Bchira Ben M’rad en tant que pionnière du mouvement féminin en Tunisie.
Pire encore, les entraves surprenantes à la production de ce film, ne se sont pas arrêtées là puisque le président de l’Assemblée des Représentants du Peuple a refusé d’autoriser le tournage d’une séquence symbolique à l’intérieur de l’hémicycle au Bardo, là où d’autres réalisateurs ont eu l’autorisation de tourner sans réticence.
Alors que le directeur du théâtre municipal de la ville de Tunis a exigé le paiement d’une somme conséquente pour le tournage d’une scène de Bchira Ben M’rad illustrée par Halima Daoud à la bonbonnière.
Face à ces nombreuses difficultés particulièrement d’ordre financier, nous espérons que le ministère de la culture se ressaisisse en octroyant une aide à la finition de la production de ce film, pour espérer voir le réalisateur l’achever dans de bonnes conditions.
Car ce projet qui relate un pan de notre histoire et commémore une militante unique est à soutenir pour la mémoire collective.