- La croissance ralentira ensuite à 1% en 2025, car les hausses des impôts affaibliront davantage le pouvoir d’achat des ménages et décourageront l’investissement
- Un soutien extérieur et de solides réserves de change permettront de faire face aux obligations en devises de plus de 2 milliards de dollars en 2025
- Le déficit budgétaire va se réduire, passant de 7,2 % du PIB en 2023 à 5,7 % du PIB en 2025, grâce à des recettes fiscales plus élevées et à une baisse des subventions
- Le dinar gagnera du terrain par rapport au dollar US en raison du soutien des autorités, mais la pression dépréciative augmentera au premier semestre 2025
TUNIS – UNIVERSNEWS (SEF) – L’agence de notation, Fitch Solutions vient de publier un rapport sur les risques pays de la Tunisie, estimant qu’un secteur agricole en rebond et une activité touristique plus forte propulseront la croissance réelle du PIB tunisien de 0,6 % en glissement annuel au premier semestre 2024, et à 2% au deuxième semestre 2024. La croissance ralentira ensuite à 1% en 2025, car les hausses des impôts affaibliront davantage le pouvoir d’achat des ménages et décourageront l’investissement, amplifiant l’impact négatif des problèmes structurels budgétaires et extérieurs actuels sur l’économie.
Dans ce rapport Fitch prévoit aussi qu’un déficit commercial énergétique plus faible entraînera une réduction de l’excédent du compte-courant de la Tunisie de 2,2 % du PIB en 2023 à 1,3 % du PIB en 2024 et à 0,7 % du PIB en 2025. Un déficit courant plus réduit, un soutien extérieur, provenant principalement de l’UE, et de solides réserves de change permettront aux autorités tunisiennes de faire face à leurs obligations en devises de plus de 2 milliards de dollars en 2025. Néanmoins, la position extérieure reste extrêmement vulnérable aux chocs extérieurs, tels que la hausse des prix mondiaux des matières premières.
D’autre part, Fitch s’attend à ce que le déficit budgétaire de la Tunisie va également se réduire progressivement, passant de 7,2 % du PIB en 2023 à 5,7 % du PIB en 2025, grâce à des recettes fiscales plus élevées et à une baisse des dépenses de la subvention. Ainsi, le ratio dette/PIB augmentera pour atteindre 82,9 % du PIB à la fin de 2025.
L’Agence de notation prévoit également que le dinar tunisien gagnera du terrain par rapport au dollar américain et ce, en raison du soutien des autorités, faisant toutefois remarquer que la pression dépréciative sur le dinar augmentera au premier semestre 2025, car 1 Milliard de Dollars de paiements en devises sont dus, selon cette agence de notation.
Fitch s’attend également à ce que la Banque centrale de Tunisie (BCT) maintienne son taux directeur à 8 % jusqu’à la fin de 2025, car l’inflation ne ralentira que légèrement, passant de 6,5 % en glissement annuel en décembre 2024 à 6 % en glissement annuel en décembre 2025.
Sur le plan politique, Fitch pense que le non engagement des réformes, le recours accru au financement intérieur et les hausses d’impôt risquent de détériorer davantage les conditions socio-économiques en Tunisie. Cela maintiendra donc le risque troubles sociaux au cours des 12 prochains mois.