TUNIS – UNIVERSNEWS Dans son rapport 2023 sur la supervision bancaire, la Banque Centrale de Tunisie (BCT) a annoncé que face à l’affaiblissement de la demande extérieure et aux conditions climatiques défavorables, l’environnement économique national a été marqué en 2023 par la poursuite du ralentissement de la croissance économique, la faiblesse de l’investissement et la persistance des pressions sur les finances publiques avec des difficultés de mobilisation de ressources extérieures.
Cette institution d’émission a toutefois souligné qu’en dépit de ce contexte difficile, les équilibres économiques ont pu être maintenus comme en témoignent le repli du déficit de la balance courante et l’apaisement des pressions inflationnistes.
La croissance économique a enregistré un fort ralentissement en 2023 pour se limiter à 0,2% contre une hausse de 2,8% au cours de l’année précédente en rapport avec la forte contraction au niveau des secteurs agricole, de l’extraction minière et énergétique et, à un moindre degré, au niveau du secteur de la construction. L’activité économique a surtout bénéficié de la dynamique des services marchands, notamment l’hôtellerie et la restauration.
Sur un autre plan, le taux d’inflation a poursuivi une tendance baissière entamée depuis mars 2023 pour atteindre 8,1% en décembre 2023 contre 10,1% une année auparavant et ce, à la faveur du resserrement de la politique monétaire au cours des dernières années. Toutefois, des tensions inflationnistes risquent de resurgir.
Du côté des finances publiques, le déficit budgétaire a atteint 7,1% du PIB en 2023 contre 7,7% une année auparavant. Ainsi, le Trésor a eu recours essentiellement aux ressources intérieures pour le financement du déficit budgétaire dans un contexte marqué par des difficultés de mobilisation des ressources extérieures. L’Etat a, en effet, levé sur le marché local 20 milliards de dinars sous forme de bons du Trésor et au titre de l’emprunt obligataire national ainsi que 1,2 milliard de dinars sous forme de crédits syndiqués en devises.
La hausse des besoins de financement du Trésor, conjuguée à la hausse des crédits accordés aux entreprises publiques, a eu pour effet d’accroitre l’exposition des BEF sur le secteur public pour représenter 20,2% du total actif en 2023. Pour les trois grandes banques publiques, cette exposition au secteur public représente 35,6% du total de leurs actifs.
Ces évolutions ont conduit à un accroissement des interventions de la BCT pour couvrir les besoins des banques en liquidité, soit un encours de refinancement de 15,3 Milliards de dinars à fin 2023 contre 14,9 milliards de dinars une année auparavant.
Au niveau des équilibres extérieurs, le déficit de la balance courante a enregistré une baisse significative pour atteindre 2,6% du PIB à fin 2023 (contre 8,6% en 2022) et ce, grâce principalement à la consolidation des recettes touristiques (6,9 milliards) et des revenus de travail (7,5 milliards) ainsi que la baisse du déficit commercial de 32,4% profitant de la détente des prix internationaux des matières premières et de la stabilité du taux de change du dinar.
D’autre part, le déficit énergétique s’est davantage creusé pour atteindre 56,6% du déficit commercial contre 41,9% en 2022. Également, la hausse du niveau des avoirs nets en devises à 120 jours d’importations à fin 2023 (contre 100 jours à fin 2022), a permis d’alléger les pressions sur le secteur extérieur.