Le Sénat américain vient d’autoriser les législateurs à mettre en place 110 milliards de dollars de financement dans la recherche et le développement afin de contrer la Chine dans un contexte de liens tendus et de concurrence féroce entre les deux pays.
Le Comité sénatorial du commerce, des sciences et des transports a voté jeudi en faveur de l’approbation d’une loi en vue de débloquer des milliards de dollars dans la recherche fondamentale – l’avancement des théories scientifiques qui sous-tendent les technologies appliquées – sur cinq ans, dans des domaines qui incluent l’intelligence artificielle, les semi-conducteurs, l’informatique quantique, les télécommunications, la biotechnologie et l’énergie avancée, a rapporté le South China Morning Post (SCMP).
Le 14e plan quinquennal de la Chine de 2021 à 2025 prévoit que les dépenses dans la région atteignent 8% des dépenses totales de recherche et développement.
«Cette loi tentera de stimuler les entités publiques et privées américaines à développer, améliorer et accélérer de nouvelles technologies pour entrer dans le 21e siècle, et plus précisément, pour concurrencer la Chine», a déclaré Cameron Johnson, professeur adjoint à l’Université de New York.
« Le défi est de contrer la Chine par rapport à son avancement et de l’intégration des nouvelles technologies au sein de sa politique industrielle pendant près d’une décennie », a-t-il ajouté. Cette loi marque un grand changement dans la stratégie de recherche technologique pour les États-Unis. En effet, cette recrudescence des dépenses intervient au milieu du risque croissant de rivalité technologique entre les deux plus grandes économies du monde et des ambitions de Pékin d’avoir une économie axée sur l’innovation.
D’autant plus que l’Empire du Milieu n’a pas réussi à atteindre l’objectif de dépenses de son plan quinquennal précédent pour l’innovation scientifique et technologique. Il n’a également pas atteint son objectif de créer 700 laboratoires publics d’ici la fin de 2020, qui bénéficient du soutien des gouvernements, des universités ou des entreprises.
Sous l’administration de l’ancien président Donald Trump, les liens entre Washington et Pékin s’étaient détériorés sur des questions telles que les violations des droits de l’homme au Xinjiang, l’empiètement sur le statut spécial de Hong Kong, les accusations de pratiques commerciales déloyales par Pékin, le manque de transparence de la Chine concernant la pandémie et ses agressions militaires à travers le monde.