- Quelque quatre mille associations et écoles coraniques en Tunisie échappent aujourd’hui à tout contrôle
TUNIS – UNIVERSNEWS L’apathie de l’Etat face à la prolifération des pseudo-écoles coraniques est révoltante. De nombreuses associations se prévalant de l’Islam et ayant des financements douteux opèrent, hors de tous contrôle et elles prolifèrent d’une manière alarmante. La coalition Soumoud a tiré la sonnette d’alarme et tenté d’attirer l’attention de ces simili-écoles qui déversent du venin dans l’esprit dans nouvelles générations tunisiennes.
Les « Kouttebs » étaient, dans le passé, des lieux d’apprentissage de la « parole de Dieu » et de son prophète, mais, ils sont devenus, aujourd’hui, des instruments entre des mains malsaines et loin d’être bienveillantes qui obéissent à des financiers étrangers douteux et qui usent de subterfuges et de mauvaises explications du Coran, pour pousser la jeunesse tunisienne désœuvrée et sans emploi, réduite à la nécessité, à opter pour l’extrémiste et le Djihad.
Jusqu’à quand, la Tunisie va-t-elle tolérer ce fléau ? C’est ce que se demandent les participants au colloque organisé par la Coalition « Soumoud » pour dénoncer ces pratiques malsaines. Pourtant, la sainte religion enseigne la tolérance, la coexistence pacifique et la paix.
Quelque quatre mille associations et écoles coraniques en Tunisie, échappent aujourd’hui à tout contrôle, malgré la diminution de leurs activités après le 25 juillet 2021, a fustigé Houssem Hammi, coordinateur général de la coalition « Soumoud ».
Lors d’un colloque organisé, lundi, à Tunis, par la coalition « Soumoud » sur les risques sociaux de la radicalisation et de l’extrémise, Hammi a critiqué « le mutisme» de la Présidence de la République face aux activités « anarchiques » des écoles coraniques qui sont répandues sur tout le territoire de la Tunisie.
Il a, à ce titre, souligné la nécessité de contrôler les activités de ces organisations et d’enquêter sur leurs sources de financement.
« Seulement trente agents relevant des ministères concernés sont chargés de contrôler la nature des activités de ces foyers qui représentent les écoles coraniques, et religieuses et la section de l’Union des Oulémas musulmans à Tunis », s’est-il indigné.
Hammi a recommandé de charger un seul département ministériel d’accorder les autorisations à ces organisations et d’introduire un contrôle « sérieux et efficace » sur leurs activités.
La Coalition œuvrera, en collaboration avec les organisations nationales et les partis politiques, à élaborer des recommandations permettant des faire face aux dangers pouvant découler des activités de ces foyers, a-t-il dit.
Lors de ce colloque, les interventions ont porté sur les mécanismes de polarisation des takfiristes, la situation de l’éducation dans les écoles coraniques et les moyens de faire face à l’enseignement coranique non-contrôlé.
Les intervenants ont recommandé d’élaborer une stratégie nationale de lutte contre l’extrémiste, appelant l’Etat à assumer son rôle dans la protection des jeunes de ce fléau.
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