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Des «matières explosives confisquées depuis des années» seraient à l’origine de la tragédie
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Une situation et des scènes à la limite de l’apocalyptique !
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Israël nie toute éventuelle implication dans les explosions
Deux puissantes explosions successives ont secoué Beyrouth aujourd’hui mardi 4 août 2020, faisant 50 morts et 2750 blessés. Elles ont semé la panique et provoqué un immense champignon de fumée dans le ciel de la capitale libanaise. L’ambassadrice suisse a été légèrement blessée.
L’origine des deux puissantes explosions qui ont brisé les vitres de nombreux immeubles et magasins à des kilomètres à la ronde, à Beyrouth, capitale du Liban, n’était pas connue dans l’immédiat. Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent une première explosion, suivie d’une autre qui provoque un gigantesque nuage de fumée.
Dans une première déclaration d’un responsable au sujet de l’origine des déflagrations, le directeur général de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim, a indiqué qu’elles étaient peut-être dues à des «matières explosives confisquées depuis des années», mais il a ajouté attendre la fin de l’enquête.
«J’ai senti comme un tremblement de terre et puis après une énorme déflagration et les vitres se sont cassées. J’ai senti que c’était plus fort que l’explosion lors de l’assassinat de Rafic Hariri» en 2005, provoqué par une camionnette bourrée d’explosifs, a déclaré une Libanaise dans le centre-ville de Beyrouth.
«Les immeubles ont tremblé»
«L’explosion a eu lieu dans le port de Beyrouth et a provoqué des dizaines de blessés», a indiqué une source de sécurité, sans fournir davantage de détails. Les médias locaux ont diffusé des images de personnes coincées sous des décombres, certaines couvertes de sang. Des témoins ont raconté avoir vu dans le secteur du port des dizaines de blessés à terre.
«Les immeubles ont tremblé», a tweeté un habitant de la capitale libanaise. «Toutes les vitres de mon appartement ont explosé», a-t-il ajouté.
Le secteur du port a été bouclé par les forces de sécurité, qui ne laissent passer que la défense civile, les ambulances aux sirènes hurlantes et les camions de pompiers.
Aux abords, les dégâts matériels et destructions sont importants. Et les sirènes de la défense civile retentissent dans toute la ville. Les vitres de nombreux immeubles et magasins ont volé en éclats à des kilomètres à la ronde. Bref, une situation et des scènes à la limite de l’apocalyptique !
L’ambassadrice suisse à Beyrouth légèrement blessée
Selon des témoins, les déflagrations ont été entendues jusqu’à la ville côtière de Larnaca, à Chypre, distante d’un peu plus de 200km des côtes libanaises.
Après les explosions, de nombreux habitants, dont certains blessés, marchaient à pied vers des hôpitaux dans plusieurs quartiers de Beyrouth. Dans le quartier d’Achrafieh, des blessés se ruent vers l’hôpital Hôtel-Dieu. Devant le centre médical Clémenceau, des dizaines de blessés, dont des enfants, parfois couverts de sang, attendent d’être admis.
L’ambassadrice suisse à Beyrouth, Monika Schmutz, a été légèrement blessée par les puissantes explosions. Elle a été hospitalisée. Le reste du personnel de l’ambassade est en bonne santé. Un membre du personnel local n’a toutefois pas encore été joint, a annoncé le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE). L’explosion a touché l’ambassade et la résidence suisse.
La représentation suisse est en train de clarifier si d’autres ressortissants suisses ont été touchés par l’explosion. Le DFAE nedisposait pas pour encore d’informations faisant état d’autres victimes suisses.
Selon des «estimations préliminaires», annoncées par le ministre de la Santé, Hamad Hassan, les deux explosions ont fait 50 morts et 2750 blessés.
Les responsables de la «catastrophe» devront «rendre des comptes»
Le Premier ministre libanais, Hassan Diab, a dénoncé mardi une «catastrophe» après les explosions meurtrières qui ont secoué le port de Beyrouth. Il a assuré que les responsables devraient «rendre des comptes».
«Ce qui s’est passé aujourd’hui ne passera pas sans que des comptes soient rendus. Les responsables de cette catastrophe devront payer le prix», a martelé le chef du gouvernement lors d’une allocution télévisée.
Il a appelé les «pays amis» à aider le Liban. «Je lance un appel urgent à tous les pays amis et les pays frères qui aiment le Liban à se tenir à ses côtés et à nous aider à panser nos plaies profondes», a lancé le Premier ministre.
D’autre part, Israël, dans un contexte d’accrochages récents avec le Hezbollah au sud du Liban, a assuré n’avoir « rien à voir avec cet incident », selon un responsable israélien s’exprimant sous le sceau de l’anonymat à l’agence Reuters. Le ministre des Affaires étrangères israélien a déclaré à la chaîne de télévision N12 que l’explosion était vraisemblablement imputable à un accident provoqué par un incendie.
D’après les quotidiens israéliens Haaretz et Yediot Aharonot, le gouvernement israélien s’est adressé au gouvernement libanais par le biais de médiateurs internationaux pour offrir à Beyrouth une aide humanitaire et médicale.
La France a fait savoir, par la voix de son président, Emmanuel Macron, qu’elle se tenait « au côté du Liban ». « Des secours et moyens français sont en cours d’acheminement sur place » a-t-il ajouté sur Twitter. La Maison Blanche a dit suivre avec attention la situation et le département d’Etat américain s’est dit prêt à offrir toute l’aide nécessaire aux Libanais. L’Iran a également exprimé le soutien de son pays au peuple « résilient » du Liban.