La Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL) s’est félicitée mercredi de la réduction palpable de la violence dans la région de Tripoli, après son appel à une trêve humanitaire à l’occasion de la fête musulmane de l’Aïd al-Adha, le weekend passé.
« Le 9 août, le Gouvernement d’accord national a rapidement réagi à l’appel de la mission en annonçant une cessation unilatérale des hostilités dans toutes les zones d’affrontements, à la condition que l’Armée nationale libyenne mette fin à toutes ses opérations terrestres et aériennes, y compris les vols de reconnaissance ainsi que les mouvements et la mobilisation de troupes.
Le 10 août, après la fin du délai fixé publiquement par la Mission, l’Armée nationale libyenne a annoncé que ses opérations militaires ne seraient interrompues que dans la banlieue de Tripoli pour une durée de 48 heures à partir de 15 heures le même jour », a précisé la MANUL dans un communiqué de presse. L’Armée nationale libyenne est un groupe de milices dirigé par le maréchal Khalifa Haftar.
Malgré la réduction notable de la violence au cours de la période de trêve, des violations ont été signalées à la mission onusienne. En outre, « la trêve n’a pas été respectée à Murzuq, où la violence entre les communautés Tebu et al-Ahali s’est poursuivie, faisant sept morts et 54 blessés », a indiqué la MANUL. La Mission a également reçu des informations faisant état de maisons incendiées, de pillages et d’autres attaques de représailles. Au 12 août, les actes de violence en cours avaient déplacé environ 5.000 personnes à Wadi Ettebah et environ 200 dans la région d’Al Gatroun.
Le Représentant spécial du Secrétaire général pour la Libye, Ghassan Salamé, a indiqué que la MANUL était prête à utiliser immédiatement ses bons offices pour transformer ce qui a été accompli pendant la période de trêve en un cessez-le-feu permanent.
« La MANUL se félicite des déclarations de soutien de la communauté internationale à la trêve et renouvelle la proposition du Représentant spécial de convoquer une réunion des pays concernés. La communauté internationale devrait œuvrer pour fournir des garanties pour un cessez-le-feu permanent, un appel au maintien de l’embargo sur les armes et un engagement à revenir de bonne foi à un processus politique global soutenu par l’ONU pour mettre fin au conflit en Libye », a déclaré la Mission.
De son côté, le porte-parole du Secrétaire général, Stéphane Dujarric, a indiqué mardi soir que l’ONU n’avait connaissance d’aucune revendication de responsabilité pour l’attentat à la voiture piégée le 10 août à Benghazi, dans l’est de la Libye, au cours duquel trois employés de la MANUL ont été tués.
« Nous allons essayer de déterminer les faits concernant cet incident, y compris en menant une enquête interne », a dit M. Dujarric dans une note à la presse. Le chef de l’ONU, António Guterres, et le Conseil de sécurité ont condamné l’attentat avec la plus grande fermeté. « Les Nations Unies soulignent qu’une paix et une stabilité durables en Libye, y compris la fin de l’aggravation de la crise humanitaire, ne pourront se concrétiser que par une solution politique et que les parties devraient entamer un dialogue sans tarder. L’ONU reste prête à faciliter ce dialogue », a ajouté le porte-parole du Secrétaire général.