TUNIS – UNIVERSNEWS (MONDE) – Tout le monde savait que le gouvernement Dbeïbah était composé d’islamistes et de membres de factions armées qui ne veulent pas l’unité des Libyens… mais, cette fois-ci, il est allé trop loin, pour afficher son appartenance extrémiste religieuse, en voulant imposer le Hijab, même aux non-Libyens.
Les déclarations du ministre de l’Intérieur du gouvernement d’Abdelhamid Dbeïbah, Imad Trabelsi, qui était l’un des chefs des milices qui ont renversé le régime de Kadhafi, ont suscité de nombreuses controverses, non seulement en Libye, mais dans l’ensemble du pays de la région arabe.
Trabelsi s’est engagé à activer la police des mœurs, à imposer des restrictions sur le code vestimentaire pour les femmes et les hommes et à empêcher les fréquentations dans les cafés. Il a même appelé le ministère de l’Éducation à imposer le hijab à partir de la quatrième année de l’école primaire, et a déclaré clairement qu’il n’y aura pas de libertés individuelles, et celui qui le veut doit aller en Europe !
Cette tendance rétrograde et extrémiste, annoncée par Trabelsi rappelle ce que font les talibans et la « police des mœurs » en Afghanistan et d’autres instruments similaires, en Arabie saoudite notamment, où de larges pouvoirs sont accordés à ces milices, avant que le roi Mohammed ben Salmane ne les dissout.
Cette orientation très dangereuse à nos frontières orientales menace la Libye d’être pratiquement divisée entre les gouvernements de Tripoli et celui de Benghazi en l’absence d’horizons électoraux. Ces déclarations de Tripoli et les mesures qu’il a annoncées ont été rendues publiques, avant l’annonce de la constitution libyenne qui fait toujours l’objet de contestations et de controverses, quinze ans après la chute du régime de la Jamahiriya.