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Situation apocalyptique : fermeture des commerces, des bars, des pubs et des restaurants». Seuls les locaux pour l’alimentation et la santé resteront ouverts
L’Italie, seul pays entièrement confiné en raison de l’épidémie due au coronavirus, renforce encore ses mesures drastiques. Le premier ministre, Giuseppe Conte, a annoncé mercredi 11 mars au soir la fermeture des commerces dans la Péninsule, à l’exception de ceux relevant des secteurs de l’alimentation et de la santé.
« Nous fermons les commerces, les bars, les pubs, les restaurants », a-t-il dit lors d’une allocution solennelle. « La livraison à domicile restera autorisée. » « L’effet de l’effort sera visible dans les 14 jours », a-t-il affirmé. Lundi soir, le pays avait décidé d’étendre l’ensemble des restrictions de déplacement à tout le pays au moins jusqu’au 3 avril.
L’Italie, membre du G7, est devenue le premier à généraliser des mesures aussi draconiennes, afin de tenter d’enrayer la progression de l’épidémie de Covid-19, qui y a déjà fait 631 morts sur plus de 10100 cas détectés dans la Péninsule. Mercredi, le gouvernement a annoncé une enveloppe de 25 milliards d’euros. Sur cette somme, la moitié environ sera mobilisée en urgence, tandis que l’autre servira pour d’éventuels besoins ultérieurs du pays.
Des transports au ralenti
Le pays semble vivre sous cloche mais il reste encore des possibilités de franchir les frontières. Accompagnée de sa famille, Mina, une Indienne de 58 ans, va pouvoir quitter Rome. « Nous avons reçu un message de notre compagnie. On nous a dit qu’on nous avait trouvé un vol et que nous pourrons rentrer parce que nous le voulons », dit-elle, soulagée.
A Termini, la gare centrale de Rome, des policiers restent vigilants pour s’assurer que chacun respecte la distance de sécurité d’au moins un mètre entre les personnes. Chacun doit exposer le motif de son voyage auprès de policiers munis de masques. Sur le panneau d’affichage, nulle trace d’annulation. Le train pour Venise via Florence n’embarque qu’une dizaine de voyageurs par wagon, mais il roule. Les métros et les autres transports publics à Rome et Milan, poumon économique de l’Italie, ne sont pas plus à l’arrêt.
De nombreux vols ont atterri mardi à Rome-Fiumicino, notamment en provenance de Paris, Barcelone, Nairobi ou New York. A celui de Ciampino, plus petit et réservé essentiellement aux vols des compagnies à bas coût, des vols en provenance de Madrid, Londres ou Varsovie sont également arrivés, et des voyageurs ont aussi pu décoller, notamment pour Paris, Nice, Berlin, Prague ou Tunis.