- Les décisions prochaines seront plus douloureuses que la grève générale
L’Union générale tunisienne du travail (UGTT), représentée par les secrétaires généraux adjoints, dont notamment Sami Tahri, porte-parole officiel de l’Union et Hfaïdeh Hfaïedh, a tenu, comme prévu, ce matin du mercredi 16 janvier 2019, une conférence de presse pour annoncer les derniers développements de la situation et des tractations avec le gouvernement.
Ce qui ressort de cette conférence de presse est que la grève générale est bel et bien maintenue pour demain jeudi 17 janvier et qu’elle touchera la Fonction publique et le secteur public. Autrement dit, elle touchera les principaux secteurs vitaux, en l’occurrence, les transports, terrestre, ferroviaire, maritime et aérien, le secteur bancaire et financier, toutes les administrations publiques et les offices, la santé publique, les établissements scolaires et universitaires, etc.
Parlant des négociations avec le gouvernement, les responsables de l’UGTT ont d’abord fustigé l’attitude et les propos tenus par Iyad Dahmani, porte-parole officiel du gouvernement, qui dans un passage sur un plateau radio a « donné des chiffres erronés et trompeurs sur le montant des augmentations salariales telles que revendiquées par la Centrale syndicale en prétendant que ce montant s’élève à 2500 millions de dinars », selon les propres termes de Sami Tahri.
« Pourtant, on n’a vu M. Dahmani qu’à la fin de la dernière réunion des 5+5 qui a certes duré près de sept heures, a ajouté le responsable syndical, mais la réalité est que les membres de la délégation gouvernementale étaient cloîtrés dans une autre pièce pour négocier avec le FMI. C’est-à-dire que le gouvernement n’a pas un pouvoir de décision, d’où notre appel à nous laisser négocier directement avec le FMI… ».
Les responsables de l’UGTT ont tenu à « mettre en garde contre certaines parties dont des médias payés qui tentent de dénigrer l’UGTT et les syndicalistes tout en appelant les adhérents à la vigilance à l’encontre des éventuels intrus voulant causer des préjudice à l’action syndicale ». Et d’ajouter que parmi ces allégations, celles voulant dire que l’UGTT joue le jeu de certains agendas, ce qui est complètement infondé, car « l’Union est entièrement indépendante dans la prise de ses décisions et se limite aux aspects socioprofessionnels et à la défense des droits légitimes des travailleurs… ».
A la fin de la conférence, Sami Tahri a précisé que tous les travailleurs et employés sont appelés à se rendre demain matin sur les lieux de travail avant de joindre, vers 10 heures, les locaux de l’UGTT dans tous les gouvernorats du pays et le siège central à Tunis.
Et d’annoncer, en guise de clôture, la tenue samedi 19 janvier courant d’une réunion de la Commission administrative pour prendre les décisions qui s’imposent après la grève générale, des « décisions qui verseront dans l’escalade tout en étant plus douloureuses encore que la grève ».
Cet avertissement semble être une riposte aux propos d’Iyad Dahmani qui considère la grève générale comme étant un fait habituel et un droit des travailleurs, mais que le dialogue et les négociations reprendront entre les deux parties, comme si de rien n’était. Noureddine Tabboubi l’avait dit et réitéré et Sami Tahri vient de le rappeler.