TUNIS – UNIVERSNEWS (Cult) – Karima Refaï a finalement décidé de lever le voile sur une exposition intitulée « Symboles Nomades » qu’elle concocte depuis des années. Cet artiste-peintre, a accroché, au centre culturel international d’Hammamet, sur les murs de la galerie Dar Sebastian, ses dernières œuvres. L’exposition se poursuit jusqu’au 31 décembre 2023. « Une trentaine de tableaux dont la réalisation m’a nécessité beaucoup de temps, d’énergie et de recherche», précise-t-elle. La recherche est un mot récurrent dans le discours de Karima qui affirme que cette exposition est le fruit d’un long processus de réflexion et de travail. Karima transmue l’écriture en peinture, le signe en forme. La lettre devient un élément graphique et symbole d’abstraction qui entre dans la composition d’œuvres disposant de signes.
«Symboles Nomades» souligne-t-elle, expose différentes formes de liens et de rapports : Homme et Terre, Homme et animal, Homme et nature, Homme et lieu, mais surtout Homme-Homme mettant l’accent sur le différent et le pluriel dans le monde et traitant la question de la résistance et de l’unité du monde.
« Croyant que cette unité exige des conditions et des lois, j’ai proposé artistiquement des dispositions permettant d’organiser cette pluralité et rendre possible le partage de la vie sur la terre sans s’ignorer, s’attaquer et se tuer. Mes œuvres qui se caractérisent multiples, différentes et inégales les unes des autres cèdent une image de cette unité désirée notamment aujourd’hui. Cette image est basée sur le langage permettant la communication, devançant les frontières linguistiques, culturelles et intellectuelles et procurant une expérience universelle basée sur la reconnaissance de Soi et de l’autre. Garder l’unité du monde permet de mettre en relief la richesse du multiple unique et inégal et de prendre en compte la présence obligatoire de tous ses éléments de sorte que l’absence de l’un d’entre eux engendre le malaise et le déséquilibre des autres et de leur unanimité. Mes œuvres reflètent en quelques sortes le potentiel de la reconnaissance mutuelle fondée sur l’autonomie entre les peuples assurant la coexistence, l’échange et l’ouverture tranquille entre peuples. Il s’agit aussi d’une autre forme de reconnaissance, celle fondée sur l’interférence des arts et de leurs discours permettant d’établir l’unité artistique. C’est ainsi que mes œuvres joignent parmi leurs éléments constitutifs des éléments qui rappellent la poésie, la musique, voire l’architecture. ».
Cette exposition se présente comme un jeu de piste, une enquête artistique dont le résultat final se révèle au fil des différents dévoilements et révélations. Les symboles nomades nous font passer d’un univers à l’autre, avec toujours en tête les liens forts qui nous connectent à la nature, à ses mystères, à ses métamorphoses et au besoin vital que nous avons. L’itinéraire fléché par Karima Refaï, nous entraîne à la découverte de sa représentation du monde, où l’imaginaire côtoie la réalité, tantôt dans une symbiose de couleurs pastel évoquant la douceur de vivre, tantôt en ruptures et contrastes exacerbés trahissant la violence des sentiments intenses et contradictoires qui l’animent. Riche de son expérience de plusieurs années dans le domaine de la peinture, elle est plus que jamais entraînée par son élan créatif et cette volonté de découvrir de nouveaux horizons. Ses œuvres à venir sauront certainement nous ravir.
M.S.