Pourquoi n’y a-t-il pas de communication ? Pourquoi les pouvoirs publics s’entêtent-ils à faire ce qu’ils jugent bon, surtout dans des domaines qui touchent à la vie quotidienne du citoyen, sans en discuter avec lui ou, même, avec ceux qui ont des connaissances plus approfondies de leur région ?
Toutes ces questions ne trouvent pas de réponses convaincantes, et on continue sur la même voie de mésentente, même si cela coûte cher, avec la colère de la population et des tensions dont le pays n’a pas besoin, comme c’est le cas de la ville d’El Maamoura.
Les habitants de la ville d’El Maamoura, une ville côtière située dans la région du Cap Bon (gouvernorat de Nabeul) protestent « contre le passage en force des autorités concernées par l’exécution du projet de protection de la ville contre les inondations, lequel peut mener à une catastrophe écologique et sociale pour la région », a rapporté le Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES) dans un article publié vendredi.
Les habitants demandent au ministère de l’équipement et de l’habitat et à la municipalité de la région de mettre fin à ce projet, eu égard aux « données erronées » contenues dans les études techniques et à l’absence d’une étude d’impact environnemental.
En plus, ils craignent que l’installation des canalisations prévues dans le cadre de ce projet, en vue d’évacuer les eaux pluviales souterraines n’aboutisse en fait au rejet des eaux usées et des déchets dans la lagune et la mer d’El Maamoura.
Selon eux, « les eaux pluviales qui passent dans les canalisations seront regroupées dans des zones industrielles limitrophes à la ville, où sont installées des usines, des huileries et un abattoir municipal qui ne sont pas équipés de réseaux d’évacuation des eaux, ne sont pas contrôlés et ne respectent pas les règles de la protection de l’environnement ».
En outre, « la réalisation de ce projet engendrera la pollution de la plage et de la lagune d’El Maamoura, ainsi que la détérioration des terres limitrophes et la prolifération des pandémies, ce qui causera une catastrophe écologique, sanitaire et sociale dans la région qui compte plus de 8000 habitants ».
La lagune d’El Maamoura fait partie de plusieurs autres lagunes du Cap Bon oriental. Elles constituent ensemble une zone humide et un site Ramsar, contenant un taux de salinité élevé et accueillant plus de 60 espèces des oiseaux selon l’Association des amis des oiseaux (AAO).
Le FTDS a exprimé son soutien aux mouvements de protestation organisés par des habitants d’El Maamoura qui défendent leur droit à un environnement sain, appelant les autorités concernées à rendre public le dossier du projet.
Le Forum fait porter la responsabilité au ministère de l’Equipement et aux autorités concernées en cas d’une catastrophe écologique et sanitaire dans la lagune et la mer d’El Maamoura.
Faire la sourde oreille ne sert les intérêts de personne et il vaut mieux que les pouvoirs publics discutent avec ceux qui contestent son projet et qui connaissent mieux la zone et son environnement… et ils présentent une argumentation valable pour être prise en considération !!!