Un nouveau grand projet pour la France et pour le monde libre
- 58,2% des voix pour Macron contre 41,8% pour la candidate de l’extrême droite
- Taux d’abstention de 28,2%, le plus élevé de l’histoire de la Vème République
A l’unisson, les grands titres de la presse française appelaient les français à faire barrage à Marine Le Pen, à voter massivement pour Emmanuel Macron, le dimanche 24 avril. A 20h pile, heure de Paris, on sut qu’ils n’avaient été écoutés et suivis que par…58,2% des français.
La France retenait son souffle, les pays de l’Union européenne aussi qui gardent toujours en mémoire l’amer souvenir du brexit, le monde libre aussi, les peuples dont le grand peuple de Tunisie qui ont les valeurs universelles en partage avec la France, la nation et le peuple français.
A 17h, à trois heures de la fermeture des bureaux de vote, le taux de participation était de 63,23 %en baisse par rapport au premier tour. Ce qui signifie que près de 37% des citoyens français inscrits sur les listes électorales n’ont pas voté. De quoi donner froid au dos aux « tout sauf Le Pen » et de l’espoir a ses adeptes traditionnellement bien plus disciplinés… Chez les anti-Le Pen cette inquiétude est d’autant plus fondée que nombre de sérieux observateurs n’hésitent pas à considérer que les réserves électorales des dix candidats éliminés au premier tour sont « cruciales » pour « départager » E. Macron et M. Le Pen lors du scrutin du 24 avril.
Restait donc l’espoir d’un ultime sursaut républicain face au rouleau compresseur Le Pen en ordre de marche. Restait l’éveil des consciences , en dernière minute, dont sont seuls capables les grands peuples épris de liberté, d’ouverture et de démocratie.
L’éveil des consciences a fort heureusement eu lieu. Il n’est toutefois pas à la mesure de celui qu’avait connu le second tour de 1988, ayant opposé Le Pen ( le père) à Chirac. Ce dernier avait alors recueilli, à la faveur d’un massif report des voix de tous les partis de gauche, 80% des voix.
C’est que la France a beaucoup changé depuis. L’on était chemin faisant arrivé à quitter la traditionnelle bipolarité politique, à décribiliser les partis politiques conventionnels pour enfin déboucher, comme en 2O17, sur des candidats ou contre le système ou ‘ hors système’. Une nouvelle réalité encore plus affirmée aujourd’hui et dont Macron, Le Pen , Mélenchon et Zemmour en sont une parfaite illustration.
La France, la société française a aussi beaucoup changé en trente ans. Aujourd’hui la France est devenue multiculturelle pour ne pas dire multiethnique. Cette nouvelle donne sociologique s’avère décisive dans les choix électoraux des français, aujourd’hui et certainement bien plus à l’avenir. Jean Luc Mélenchon qui se positionne d’ores et déjà pour le 3ème tour ( les législatives) l’avait bien compris.
Jamais la France n’a été aussi divisée qu’elle l’est aujourd’hui. Jamais autant déchirée. Deux France s’affrontent, la France rurale et la France des grandes agglomérations, la France du capital et la France laborieuse sur fond de renchérissement sans précédent du coût de la vie, la France universaliste de l’inclusion et la France du recrovillement sur soi et de l’exclusion, la France européenne et la France de l’État-nation. Une chose est sûre : la France d’aujourd’hui se cherche. Elle est en quête d’un nouveau grand projet fédérateur pour elle-même et pour le monde libre. Ce sera là et de loin le plus grand défi que le président réélu Emmanuel Macron aura à relever . Redonner confiance en l’avenir aux Français et à la France la place qui a longtemps été la sienne sur l’échiquier international mouvant, porter aussi réellement l’espoir des jeunes démocraties en devenir en donnant du sens et un véritable contenu au co-développement avec les pays de la rive Sud de la Méditerranée dont les peuples ne cachent pas leur grand soulagement, voire leur joie et grand enthousiasme en ce dimanche 24 avril à 20h…
« Doit-on reprocher sa virtuosité à un musicien ? Il faut cesser de dénoncer comme de l’arrogance ce qui est avant tout l’affirmation de la compétence. La France ne sera grande que quand elle valorisera l’expertise et l’excellent », a tweeté il y a quelques jours Jacques Attali en réaction à ceux qui trouvent le président Macron ‘arrogant’.
Le nouveau mandat qui s’annonce pour le président réélu Macron sera, à cet égard et à n’en pas en douter , placé sous le signe de l’action et de l’excellence mais aussi de l’humilité. A moins d’une longue période de cohabitation que viendraient imposer, dans quelques semaines , les élections législatives.
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