Par Mustapha MACHAT
Depuis quelque temps, le Président de la République fait du dossier de la justice et des magistrats, une priorité à laquelle il revient dans ses différentes interventions publiques pour exprimer son désaccord avec la situation qui y prévaut.
Mais le désaccord s’est transformé en une véritable fixation et la mère des batailles. Il faut dire que jamais le corps de la magistrature n’a fait autant d’unanimité quant à la nécessité de l’assainir même si l’approche prônée par le chef de l’Etat reste discutable dans la mesure où une personne ne peut s’acquitter de cette tâche d’une manière unilatérale.
Ainsi, une vérité de la Palice s’impose avec le constat suivant : le « hold-up » fait par les islamistes d’Ennahdha sur le département de la Justice où Noureddine Bhiri et son bras droit, Sayyed Ferjani, l’ont détourné de la mission qui lui était dévolue pour en faire leur « propre ferme » et faire des passages en force condamnables.
En effet, quoi de plus triste que de bannir plus de 80 juges par un simple trait de stylo ?!
Plus encore, il avait laissé entendre qu’il s’agissait d’une « première tranche » qui sera suivie par d’autres dans le simple et évident but de déstabiliser les autres magistrats et de les mettre au pas en vue d’obéir à ses ordres. Sans oublier que ces juges ont été blanchis par le Tribunal administratif. Cette situation lamentable s’est prolongée durant toute une décennie avant d’aboutir à la condamnation des deux plus hauts magistrats, l’un pour affairisme et corruption, l’autre pour protection des accusés pour terrorisme puisqu’il s’est arrogé le droit de placer dans les tiroirs plus de six mille dossiers et autres PV concernant des affaires de terrorisme !
D’ailleurs, jusqu’à présent, la présidente d’honneur de l’Association des magistrats tunisiens, Raoudha Karafi continue à prétendre, juqu’au jour d’aujourd’hui que le terrorisme est une simple « fazzaâ ».
On se rappellera, encore que l’ex-président de la même AMT, soupçonnée d’être d’obédience nahdhaouie, Ahmed Rahmouni avait tout fait, même en direct sur antenne à la TV, pour faire libérer les terroristes arrêtés pour leur implication avérés dans les attentats du Bardo. Et dire qu’en ces mêmes moments, le Conseil supérieur de la magistrature, censé mettre de l’ordre au sein de la corporation, n’a rien fait pour apporter les correctifs nécessaires tout en s’octroyant des avantages dont il a bénéficié déjà pendant cinq ans sur les six de son mandat, d’où l’étonnement quant aux raisons de son obstination à rejeter les réformes. Il est vrai que l’assainissement devrait émaner de l’intérieur du corps des juges dont le nombre de ceux propres et intègres reste bien élevé contrairement à ce que prétendent certains. C’est dire qu’avec la bonne volonté des premiers concernés, les correctifs peuvent être mis en place et entamer une nouvelle ère d’une magistrature à la hauteur des attentes des justiciables.
Ainsi, seuls les Magistrats doivent subir les conséquences de leurs dérives, et demeurent de même, maitres de leur sort s’ils tiennent vraiment à rompre définitivement avec cette décennie… !!!
M.M