Maher Zid, la pieuvre aux tentacules énigmatiques, pris dans les nasses de la sécurité 

• 3 chambres de la Cour d’Appel de Tunis se sont « débarrassées » du dossier de Maher « K’nouz » 
• Appel au ministère public de rouvrir l’enquête sur ce qui s’est passé, il y a 5 ans, à Ben Guerdane 

Personnellement, j’ai écrit de nombreux article sur le ténébreux et énigmatique Maher Zid qui vient d’être, finalement, arrêté par les forces de sécurité malgré la « parade » orchestrée par les avocats menés par Anouar Ouled Ali, tristement célèbre pour ses « plaidoiries » en faveur des accusés impliqués dans les affaires de terrorisme.

On a vu, également, la transe des réactions sur les réseaux sociaux à la suite de sa fameuse vidéo où il se pose en victime et dans la peau de l’agneau

Mais voyons, d’abord, qui est Maher Zid, ce terroriste qui se cachait derrière une immunité parlementaire acquise par la «tricherie ».

Il a fait l’objet, en janvier 2017, d’une condamnation à quatre ans de prison ferme par la Chambre criminelle au Tribunal de première instance de Tunis. Motif : vol de documents déposés à la greffe du Tribunal concernant des affaires relatives au terrorisme.

Comment a-t-il pu voler ces documents ? Eh bien, Maher Zid, ayant bénéficié de l’amnistie générale en 2011, il a été engagé par Noureddine Bhiri, ministre de la Justice à l’époque, comme greffier au Palis de la Justice de Tunis. 

Pour revenir à sa condamnation, notons que les investigations avaient confirmé que des terroristes, se trouvant dans les montagnes, détenaient des documents fuités du tribunal et retrouvés dans des caches des terroristes, ce qui a fait lancer des accusations à un groupe de personnes ayant des contacts avec ces derniers dont Maher Zid, sachant qu’une partie de ces dossiers ont été même retrouvés dans sa voiture. 

Faisant l’objet d’un mandat de dépôt le 12 novembre 2013, il a fallu attendre le mois de juillet 2015 pour qu’il soit déféré, suite à une décision de la Chambre des mises en accusation près la Cour d’Appel de Tunis, devant la Chambre criminelle au Tribunal de première instance de Tunis. Il était, officiellement accusé dans une affaire de terrorisme ayant trait à la divulgation d’informations liées à des dossiers terroristes, dont notamment, l’affaire de l’assassinat du martyr Chokri Belaïd. 

On n’oubliera pas que des dossiers liées, également, à des affaires de terrorisme, ont été retrouvés dans sa voiture et dont il a prétendu qu’ils appartenaient à une avocate. 

Finalement, il a été jugé et condamné, comme indiqué précédemment, à 4 ans de prison ferme, mais il avait interjeté appel. Mais là a commencé un feuilleton étrange que personne n’arrive à comprendre.  

En effet, trois chambres de la Cour d’Appel ont renvoyé, chacune après deux ou trois audiences et des reports, le dossier à une autre Chambre avant d’atterrir, finalement, à la Cour de Cassation. Et entretemps, il s’est fait élire, grâce à des brèches dans le Code électoral, en tant que député à l’ARP, d’où son bénéfice de l’immunité parlementaire. 

Bon à savoir que Me Imed Ben Halima, avoue lui-même, qu’il n’arrive comment le dossier est passé par trois Chambres près la Cour d’Appel sans être tranché, ce qui en fait, curieusement et négativement, un cas d’école  

Ce qui est curieux aussi est cette capacité de Maher Zid d’ameuter et de mobiliser les défenseurs qui tentent, par tous les moyens, d’étouffer son affaire, le dernier en date est l’épisode d’hier samedi 31 juillet 2021 lorsque près  de huit avocats, tous spécialistes dans les procès relatifs à des crimes terroristes, ont tout mis en œuvre pour le faire libérer et fermer le dossier sachant que l’affaire est étrangement mise en parenthèse de façon à faire en sorte qu’elle ne soit plus rouverte. 

Toutl’espoir est que, cette fois-ci, la justice aille jusqu’au bout et garder le prévenu en détention légale jusqu’à ce qu’il réponde de ses crimes.  

D’ailleurs, le documentaire qu’il a réalisé avec un financement de la chaîne qatarie d’Al Jazeera, désormais interdite en Tunisie, pour déformer et travestir les faits dans l’assassinat du martyr Chokri Belaïd. 

Pour terminer, un petit rappel de la tentative avortée, d’un important groupe de terroristes de Daêch d’établir un émirat islamique à Ben Guerdane, en mars 2016, n’eût été la vigilance de notre Armée nationale et de nos forces sécuritaires.  

Or, lors de cette agression, on se rappelle la présence d’un élu déchu islamiste, Ahmed Laâmari sur les lieux au volant de sa voiture muni d’un appareil de téléphone cellulaire de type « thuraya », plus précisément près de la caserne militaire à 5 heures du matin.  

Mais ce qui est plus curieux encore est que lors d’un débat télévisé, le « général » nahdhaoui, Abdellatif Mekki répondit, à un invité qui s’interrogeait et réclamait une enquête sur cette présence, que Laâmari voulait faire la prière. 

Ce qui nous rappelle la fameuse réplique de l’ancien porte-parole du ministère de l’Intérieur, Khaled Tarrouch, qui avait le culot de dire que les extrémistes khouenjiya à Kasserine faisaient du sport pour « faire fondre leur cholestérol » !!! 

C’est une occasion à saisir, donc, pour lancer un appel au ministère public, désormais présidé par le chef de l’Etat Kaïs Saïed, de rouvrir ce dossier et entamer une enquête sérieuse, plus particulièrement avec ce Ahmed Laâmari qui avait démenti les présumés soupçons, mais bénéficiant de l’immunité parlementaire, aucune investigation poussée n’a été faite de ce côté-là. 

L’objectif étant d’en avoir le cœur net surtout que des arrestations, il y en a eu dont six au mois de mars 2021 mais l’opinion publique n’en a aucune idée. 

 Noureddine HLAOUI