
Tunis, UNIVERSNEWS (Société) – La maltraitance des animaux est une réalité, et elle est d’autant plus visible que les chiens, les chats, les chevaux, les mules et d’autres encore, font partie intégrante du paysage. Ils sont partout, à la campagne, dans les villes, dans les rues… Mais il y a aussi ceux qu’on ne voit pas et qui souffrent à l’abri des regards. La détresse des animaux en Tunisie est bien visible, mais pour cela, encore faut-il vouloir la voir, et mieux encore… réagir !
Il est inadmissible de constater, chaque jour, la maltraitance récurrente infligée aux chiens et chats voire même aux chevaux, ânes… Ces animaux sont persécutés dans des conditions atroces, et aucune solution durable n’est mise en place pour mettre fin à ce calvaire. De nombreux Tunisiens aiment aussi les animaux et sont profondément choqués par de telles violences. Quelques associations tunisiennes se battent sans relâche pour sauver ces animaux et leur offrir une chance d’adoption.
Ces infractions commises sur des animaux correspondent à des mauvais traitements : privation de soins et de nourriture, placement dans des habitats susceptibles de causer des souffrances, des sévices graves voire des actes de cruauté accomplis dans l’intention de faire souffrir ou de tuer l’animal voire même des atteintes involontaires à la vie ou à l’intégrité de l’animal. Quelle que soit la forme de maltraitance, les chiens sont davantage victimes de pièges et de violences physiques.
Entre abattage anarchique, maltraitance, et des sanctions minimes, les animaux domestiques et errants en Tunisie continuent de souffrir. La cruauté envers les animaux est punie par la loi tunisienne, mais les sanctions appliquées aux auteurs de telles atrocités sont sans effets en comparaison avec les horreurs dont certains sont capables. Dans plusieurs pays, les lois sont plus sévères. On en citera l’Égypte où les personnes coupables de sévices sur les animaux peuvent encourir jusqu’à sept ans de prison s’il s’agit de ruminants ou petits ruminants entre autres.
Vers la criminalisation de la maltraitance animale !
En Tunisie, plusieurs associations de défenseurs des droits des animaux se sont engagées dans une initiative historique en appelant à instaurer une loi dédiée à la protection des animaux en Tunisie. Ce texte, qui devrait bientôt être examiné par le Parlement, marque une étape décisive dans la reconnaissance des animaux en tant qu’êtres sensibles nécessitant une protection juridique. Le député de la circonscription d’Agareb, Chokri Elbahri, a indiqué que l’Assemblée des représentants du peuple se penchera sur une proposition de loi portant criminalisation de la maltraitance des animaux, déposée auprès de l’ARP depuis juillet 2024., Chokri Elbahri a expliqué à une radio privée a révélé que le texte applicable en matière de maltraitance des animaux datait du 15 décembre 1896 en Tunisie. Depuis, aucune réforme n’a eu lieu à ce sujet. La proposition de loi des élus porte sur divers sujets, à savoir les animaux errants, la vente illégale des animaux, les expériences scientifiques, les zoos, le traitement des animaux ou encore l’utilisation des animaux à des fins professionnelles. « Cette proposition de loi est une première en Tunisie… Le texte instaure une peine de prison d’un an à dix ans et d’une amende de 2000 dinars en cas d’agression ayant conduit à une invalidité permanente chez l’animal… La peine est de cinq ans si l’agression provoque le décès de l’animal… Agresser un animal est un crime… La maltraitance d’un animal conduit à une peine de prison de quinze jours à un mois et d’une amende de 500 dinars… La peine est aggravée en cas de récidive », a-t-il précisé.
Toutefois, il serait plus judicieux de s’attaquer au problème en amont, c’est-à-dire auprès des éleveurs de ces animaux domestiques qu’on jette dans les rues, dès le changement d’humeur du propriétaire, ce qui réduirait le nombre des auteurs de méfaits. (M.S)