TUNIS – UNIVERSNEWS – La question du manque de personnel enseignant perdure, surtout avec les vacataires, les suppléants et les « agents chargés d’enseigner » qui se sont rebiffé contre les conditions qu’ils doivent endurer pour faire ce métier des plus éprouvants, avec certains qui sont payés des mois et, même, des années plus tard.
A ce propos, comment les pouvoirs publics et, surtout, le ministère de l’Education puisse penser qu’on peut compter sur un de ses enseignants –qui ne sont, même pas formés, pour cette noble profession- lorsqu’il n’a pas de quoi payer son loyer ou, surtout, de s’alimenter… C’est dire qu’on leur demande l’impossible ?
A-t-on idée qu’un ministre de l’Education reconnaisse que plus de 150 mille élèves n’ont pas fait un seul jour de classe, jusqu’à maintenant, et ne rien faire pour régler ce problème ? A-t-on idée que le président de la République Kaïs Saïed qui a bénéficié lui-même de la mansuétude du leader Habib Bourguiba qui a généralisé l’enseignement, allant même à prévoir des sanctions pénales contre les parents qui n’envoient pas leurs enfants à l’école -pour devenir ce qu’il est, aujourd’hui- assister avec insouciance et sans s’inquiéter outre mesure de ce qui se passe dans notre enseignement ?
Comme cela se passe un peu partout dans le pays, des parents d’élèves d’écoles primaires dans le gouvernorat de l’Ariana, excédés par cette situation, se sont rassemblés vendredi devant le siège du commissariat régional de l’éducation, pour revendiquer le droit de leurs enfants à la scolarité, dans le contexte d’un boycott observé par les enseignants suppléants sur tout le territoire pour exiger leur recrutement en dehors des formes de travail précaire.
Dans ce contexte, certains établissements scolaires dans la région ont annoncé la suspension des cours pour la journée du vendredi en raison des protestations des parents d’élèves et le manque d’effectif des enseignants, dont notamment, les écoles primaires de Cité Mansoura à Soukra et Oued Erroumi-2 à Cité El Bassatine-Mnihla.
Dans une déclaration à l’Agence TAP, le secrétaire général de la Fédération régionale de l’enseignement de base à l’Ariana, Taoufik Mahmoudi a fait assumer « l’entière responsabilité de cette situation à l’autorité de tutelle», soulignant que les enseignants protestataires ne se désisteront pas devant leur « revendications légitimes de recrutement sur la base des conventions signées avec les parties syndicales ».