TUNIS – UNIVERSNEWS Sous le thème « Quelle réglementation bancaire pour les économies africaines », les journées annuelles du club des dirigeants de banques et établissements de crédit d’Afrique se tiennent à Tunis les 9 et 10 février.
Intervenant à l’ouverture des travaux, le gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie (BCT) Marouane Abassi a souligné que » comme partout dans le monde, nous venons de vivre trois années marquées par une crise sanitaire multifacette d’une rare profondeur et qui a frappé de plein fouet les économies africaines ».
En effet, « les institutions bancaires n’ont pas été épargnées des retombées de la crise qui leur a imposé non seulement de faire face à de nouveaux besoins et à des sollicitations fortes de soutien à l’économie, mais leur a également dicté une modification profonde et radicale de leurs stratégies et modes de fonctionnement », selon ses dires.
Dans ce contexte, M.Abassi a mis l’accent sur l’importance d’un changement de paradigme, non seulement pour les institutions financières, mais également les régulateurs bancaires africains, avec une rupture progressive avec l’approche de régulation bancaire « régalienne » en faveur d’une résilience inclusive.
Le gouverneur de la BCT a appelé dans ce sens les autorités de régulation à s’acquitter du rôle de propulseur et de facilitateur afin d’ancrer la dimension économique et sociale dans la gouvernance des banques assujetties dans leurs modèles d’affaires.
Et d’ajouter que les autorités de régulation « doivent aussi assurer le rôle d’accompagnement que ces autorités sont supposées jouer pour faciliter et réussir la transition escomptée pour disposer d’un système solide à même d’assurer un financement sain, durable, responsable et inclusif ».
« Aussi, le foisonnement de nouveaux acteurs tels que les fintechs pose-t-il un véritable challenge aux régulateurs qui sont amenés à migrer progressivement d’une approche « rule-based » vers une approche « principale-based » plus favorable à l’expérimentation et à l’émergence de l’innovation », a-t-il précisé.
À cette occasion, Marouane Abassi a annoncé que la BCT s’apprête actuellement à lancer la « Sandbox Express » ayant pour objectifs, d’une part, de donner aux banques qui ont l’intention de commercialiser des solutions digitales l’opportunité de le faire dans un mode Fast Track adapté aux solutions « compliant » et d’autre part, de permettre à la BCT de s’assurer de la robustesse de ces solutions avant leur lancement.
Jihen MKEHLI