TUNIS – UNIVERSNEWS – La Loi de finances 2023 adoptée par le gouvernement, est un document comptable retraçant annuellement, en statique, les recettes et des dépenses de l’État. Et se pose cette question : quelles seront les incidences sur les équilibres financiers du pays en 2023. Les explications de Mohamed Anis Aïssa, Président du Conseil National de la Compagnie des Comptables de Tunisie.
- Universnews : Comment qualifiez-vous cette loi de finances 2023 ?
Mohamed Anis Aïssa : La loi de Finances 2023, est une loi d’imposition .Elle n’est pas réconfortante pour le climat d’affaires et ne donne pas d’ondes positives pour la croissance, l’investissement et l’exportation. C’est une loi qui ne répond pas aux attentes du peuple tunisien dans la mesure où elle ne présente aucune solution à la crise économique aiguë. Elle ne s’inscrit pas dans une vision économique susceptible de favoriser la réalisation et l’exécution des objectifs de développement définis dans la politique économique. L’État n’a pas freiné ses dépenses. Il va non seulement augmenter ses dépenses mais aussi ses emprunts intérieurs et extérieurs, tout en augmentant la pression fiscale.
- Quel est son impact sur l’entreprise tunisienne ?
La mobilisation des ressources visant à couvrir les dépenses de l’État impactait considérablement les entreprises. La loi de finances est devenue un moyen de mobiliser les ressources auprès des entreprises qui croulent sous le poids des dettes fiscales et qui pâtissent du non-remboursement des crédits TVA. Elle ne prend pas en considération la réalité de l’entreprise en situation difficile et dans l’incapacité d’honorer son engagement.
- Et le consommateur ?
La pression fiscale touchait également le citoyen dont le pouvoir d’achat se trouve, aujourd’hui, menacé. Le taux de compensation sur les produits de première nécessité et sur les hydrocarbures va diminuer et par conséquent leurs prix vont augmenter et le pouvoir d’achat des citoyens touché.
- Faut-il réviser cette loi de finances ?
En tant que compagnie tunisienne des comptables de Tunisie et membre de l’Union tunisienne des professions libérales, nous avons publié un communiqué pour appeler à la révision des dispositions fiscales nuisibles au climat d’affaires. Déjà lors de l’élaboration du projet de la loi de finances, nous avons appelé le Président de la République à revoir certaines mesures fiscales non favorables à l’économie tunisienne
M.S.