
TUNIS – UNIVERSNEWS – La Tunisie est foncièrement méditerranéenne, et cette nature n’a pas été ternie ni remplacée par tous les événements du pourtour de mare nostrum, que ce soit avec Alyssa, l’Islam, les Ottomans et d’autres occupants qui se sont succédés, pour diriger ce pays… et qui, en fin de compte, revenue à ses origines dans lesquelles elle a ses racines et auxquelles elle est toujours fidèle.
La Tunisie a, de tous temps, été ouverte aux civilisations qui se sont succédées, dans sa zone géographique, entre Maghreb arabe, monde arabo-islamique et Afrique, mais, son regard et celui de ses habitants a été, toujours tourné vers le nord de la Méditerranée, en l’occurrence l’Europe.
D’ailleurs, le grand visionnaire le leader Habib Bourguiba n’a pas manqué de le spécifier, avec ses paroles indélébiles, lorsqu’il disait que, pour la Tunisie, « Marseille est plus proche que le Caire », avec toutes les significations de cette analyse, résumée en quelques mots et confortant l’idée que tout tourne autour de cette Méditerranée nourricière.
Cette proximité avec le nord du bassin méditerranéen n’est pas dans le sens de la distance, mais plutôt dans le sens civilisationnel, culturel et économique et les récents bouleversements et cette guerre mondiale silencieuse confirme bien cette vérité. Les deux rives de la Méditerranée sont contraintes d’être complémentaires, surtout que la sécurité, la prospérité et l’avenir de l’une dépendent étroitement de celui de l’autre. D’ailleurs, le casse-tête du problème des migrants irréguliers subsahariens a touché de plein fouet la Tunisie, dès que l’Europe a cherché à s’en débarrasser, et les flux se sont tournés vers la Tunisie, pour en faire une terre d’accueil. Ceci et malgré toutes les magouilles, les entourloupettes et les accusations des Européens qui ne se sont pas regardés dans un miroir, le nord de la Méditerranée doit changer de perception et de vision en mettant fin à ses pratiques colonialistes, et ce en établissant un véritable partenariat et développement équitable (gagnant/gagnant)
La Tunisie n’a aucun rapport avec l’Orient, ni encore plus avec l’Afrique, comme c’est le cas pour l’Egypte et le Maroc qui y trouvent un potentiel et un marché florissant pour leurs produits. Que ce soit par les racines -il faut voir du côté de l’Espagne d’où sont originaires nos arrières grands-pères et nos aïeuls, en plus des Berbères de souche, pour définir nos origines et notre appartenance.
Il faut imaginer où nous serions, aujourd’hui, si Salah Ben Youssef, avec son panarabisme, avaient pris le dessus sur le leader Habib Bourguiba avec son ouverture vers l’Occident et le développement. La situation aurait senti la poudre et nous serions comme la majorité des pays arabes d’Orient qui se débattent dans leurs différends et leurs dissensions, qui ont conduit, à titre d’exemple, le Soudan qui patauge dans la guerre civile, une démographie galopante et des dizaines de millions d’habitants pauvres et analphabètes… alors que ce pays regorge de ressources inimaginables exploitées par des dirigeants pourris qui avait dirigé ce pays, sous le couvert de l’islamisme.
MUSTAPHA MACHAT