TUNIS – UN/AGENCES – La cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni et plusieurs ministres sont arrivés dimanche en Algérie pour une visite officielle, avec au programme des réunions avec des hauts responsables du premier exportateur gazier d’Afrique.
Avant l’invasion de l’Ukraine, l’Italie importait 95% du gaz qu’elle consommait, dont environ 40% provenaient de Russie. Pour réduire cette dépendance, Rome se tourne de plus en plus vers l’Algérie, historiquement son deuxième plus grand fournisseur. Eni, présente en Algérie depuis 1981, gère avec le géant algérien des hydrocarbures Sonatrach le gazoduc TransMed qui relie le pays à l’Italie, via la Tunisie.
Le projet d’un deuxième gazoduc entre l’Algérie et l’Italie est relancé. Cela a été confirmé ce lundi 23 janvier à l’occasion de la visite en Algérie de la présidente du Conseil italien Giorgia Meloni.
Le projet remonte aux années 2000 et devait être achevé en 2014, pour un coût de 3 milliards de dollars et une capacité de transport de 8 milliards de mètres cubes de gaz par an. Baptisé Galsi (gazoduc Algérie-Sardaigne-Italie), il devait relier la côte algérienne, au niveau de la région d’Annaba, à l’Italie, en passant par la Sardaigne, sans traverser la Tunisie contrairement au gazoduc Enrico Mattei (Transmed), mis en service en 1983.
Paradoxalement, la concurrence du gaz russe de la compagnie Gazprom est l’un des facteurs derrière son abandon. Sa relance, il la doit à un autre facteur en lien avec le gaz russe. Depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, l’Europe s’est tournée vers l’Algérie dans la perspective de réduire sa dépendance des hydrocarbures russes.
L’Italie ambitionne de devenir un hub par lequel transitera le gaz algérien vers l’Europe. Un objectif visé aussi par l’Espagne, contrarié toutefois par sa crise diplomatique avec Alger depuis mars 2022.
Interrogé à l’issue de sa rencontre avec Giorgia Meloni, Abdelmadjid Tebboune a indiqué que le projet permettra de devenir un hub pour plusieurs types d’énergie, le gaz, l’hydrogène, l’ammoniac et l’électricité.
« L’Italie est inévitablement la porte d’accès à cette énergie et à l’approvisionnement de l’Europe », a déclaré Mme Meloni à l’issue de la cérémonie de signature.
Sonatrach a indiqué dans un communiqué publié ce lundi 23 janvier que le nouveau gazoduc permettra de « transporter du gaz naturel et alternativement de l’hydrogène et de l’ammoniac bleu et vert ». Elle a aussi annoncé la pose d’un câble électrique sous-marin.