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Plus de 20 mille migrants irréguliers actuellement présents dans la localité d’El Amra à Sfax… mais, il est difficile de connaitre leur nombre de manière exacte
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80 mille migrants irréguliers interceptés en 2024, 96 camps démantelés et 15 migrants suspectés de terrorisme arrêtés
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La Tunisie a assuré le retour volontaire de 7 250 migrants irréguliers subsahariens dans leur pays d’origine en 2024
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40 affaires en rapport avec les ateliers anarchiques de construction de bateaux enregistrées en 2024 et 2080 individus appréhendés parmi les organisateurs et les passeurs
Tunis – UNIVERSNEWS (Migration) – Plus de 20 mille migrants irréguliers sont actuellement présents dans la localité d’El Amra à Sfax, a révélé mercredi, le directeur central de l’inspection générale de la Garde nationale, Colonel major Khaled Ben Jrad et président de la commission de la migration irrégulière, en se basant sur les statistiques de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM). Selon lui, il est difficile, aujourd’hui de connaitre leur nombre de manière précise.
Dans son intervention lors d’une journée d’étude organisée par le parlement sur la migration irrégulière en Tunisie, le responsable a fait observer que les migrants irréguliers natifs des pays d’Afrique subsaharienne (plus de 22 nationalités), entrent via l’Algérie.
En Libye, les migrants irréguliers se chiffrent à un million, contre 250 mille en Algérie, selon les données fournies par l’Agence européenne des frontières, a-t-il poursuivi, soulignant que les efforts déployés par les forces de sécurité, ont permis de réduire à 64 pc les flux migratoires vers la Tunisie en septembre 2024.
L’année dernière, 80 mille migrants irréguliers ont été interceptés et 96 camps ont été démantelés. Les forces de l’ordre ont, également, arrêté 15 migrants suspectés de terrorisme.
Durant la même période, 64 affaires de traite des êtres humains ont été portées devant la justice ayant conduit à l’arrestation de 88 individus.
Et d’ajouter que 40 affaires en rapport avec les ateliers anarchiques de construction de bateaux ont été enregistrées en 2024 et 2080 individus appréhendés parmi les organisateurs et les passeurs.
De son côté, la directrice générale de l’Observatoire National de la Migration, Ahlam Hammami a souligné que la migration irrégulière est une responsabilité partagée entre pays d’origine, pays d’accueil et pays d’installation. Aujourd’hui, a-t-elle fait observer, le traitement international de cette question s’oriente plutôt vers les solutions sécuritaires, et ce, malgré la conviction de leur efficacité limitée.
Dans leurs interventions, les députés présents, ont qualifié la situation à Sfax de « grave et déplorable », en raison de l’état d’insécurité que vivent les habitants. Ils ont rappelé les actes criminels dont certaines familles ont été victimes. D’autres députés ont appelé à l’urgence de trouver des solutions efficaces avec les pays de naissance, mais surtout avec les pays du voisinage pour lutter contre ce phénomène, dans le respect de la loi et en tenant compte de l’aspect humain.
La Tunisie a assuré le retour volontaire de 7 250 migrants irréguliers subsahariens dans leur pays d’origine en 2024, en collaboration avec l’Organisation internationale de la migration (OIM), des pays voisins (l’Algérie et la Libye) et des pays d’origine, a indiqué, pour sa part, le secrétaire d’Etat auprès du ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger, Mohamed Ben Ayed.
Dans son intervention, mercredi, devant les députés, lors d’une journée d’étude organisée par le parlement sur la migration irrégulière en Tunisie, le secrétaire d’Etat a affirmé que l’instabilité politique, la pauvreté et les conflits sont généralement la cause des flux de migration irrégulière.
« L’approche sécuritaire dans le traitement de ce phénomène s’est avérée inefficace au cours de ces dernières années, transformant les pays de transit en des lieux de rassemblement de migrants irréguliers, a-t-il relevé.
Il a rappelé, dans ce contexte, que la Tunisie avait à maintes reprises exprimé sa position par rapport au fléau de la migration irrégulière à tous les niveaux, notamment bilatéraux et multilatéraux, refusant d’être un pays de transit, d’accueil ou d’installation pour ces migrants.