TUNIS – UNIVERSNEWS/Agences – Le haut représentant de l’Union européenne pour les Affaires étrangères, Josep Borrell, s’est déclaré vendredi « prêt à considérer » l’option de lancer une mission navale de lutte contre la traite des êtres humains, dans le cadre des efforts visant à lutter contre l’immigration irrégulière vers l’Union européenne.
« Nous devons réfléchir au contrôle des frontières extérieures non seulement en Méditerranée mais aussi au Sahel », a déclaré Borrell, à la troisième réunion de la Communauté politique européenne à Grenade, en Espagne, rapporte l’agence italienne ANSA.
« C’est une tâche difficile, mais je suis prêt à considérer cette option », a-t-il poursuivi. « Les gens fuient parce qu’ils y sont obligés, ou pour de meilleures opportunités, et l’UE doit avoir une position commune » sur la question, a insisté Borrell.
Selon l’agence italienne, le haut représentant s’est déclaré favorable à l’idée d’utiliser « les missions navales ou terrestres de notre politique de sécurité et de défense commune pour lutter contre les trafiquants ».
« Cependant, pour ce faire, l’accord de la Tunisie est nécessaire », a ajouté Borrell, citant la mission EUNAVFOR MED IRINI lancée en mars 2020 pour faire respecter l’embargo sur les armes de l’ONU contre la Libye.
« Si nous devons maintenant nous déplacer vers un autre territoire, cela peut être fait, mais nous avons absolument besoin de l’accord de ce pays », a expliqué Borrell, ouvrant également la possibilité d’envoyer du personnel de l’UE aux frontières sud des pays d’Afrique du Nord pour conseiller les autorités locales.
Il existe deux manières de travailler avec la Tunisie, a déclaré Borrell. « L’un est le Mémorandum et l’autre le Conseil d’association UE-Tunisie, que je préside.
« Je convoquerai une réunion du Conseil avant la fin de l’année, c’est l’endroit où nous discuterons avec la Tunisie de la manière de coopérer sur tout, y compris la migration », a-t-il ajouté.
Les commentaires de Borrell interviennent après que le président tunisien Kais Saïed ait rejeté mardi une aide budgétaire de 60 millions d’euros de l’UE sans lien avec le protocole d’accord UE-Tunisie signé en juillet, qualifiant ce décaissement de « caritatif » au motif qu’il « contredit le protocole d’accord signé » à Tunis dans l’esprit qui a prévalu lors de la conférence de Rome en juillet dernier ».
« La Tunisie reste ferme dans sa souveraineté et ne cédera pas aux pressions car la souveraineté de l’Etat prime sur toute autre considération », a déclaré Saied, selon un communiqué de presse.
« Notre pays traitera ses partenaires sur un pied d’égalité dans un cadre de respect mutuel », avait-il ajouté.