Tunis – UNIVERSNEWS (MONDE) – Mystère autour de l’omerta établie sur ce qui se passe, dans les prisons italiennes où le nombre des morts prête à suspicion sur les conditions de séjour dans ces camps de la mort. Un dixième décès d’un immigrant irrégulier tunisien dans les prisons italiennes, vient de raviver ce problème. Un Tunisien de 27 ans est décédé à la prison de Piacenza en Italie dans des circonstances mystérieuses, selon un communiqué du Garant national des droits des détenus et des personnes arrêtées du ministère italien de la Justice.
Le militant de la société civile tunisien en Italie, Majdi Al-Karbaï a confirmé qu’au cours de l’année 2024, le nombre de prisonniers morts dans les prisons italiennes a atteint 244 décès, dont 89 suicides.
D’un autre côté, Karbaï a dit être surpris par l’indifférence des autorités tunisiennes face aux tortures et mauvais traitements infligés aux prisonniers tunisiens et qui se produisent dans les prisons italiennes ???!!!
Déjà, dans un rapport publié jeudi 4 juillet 2024, l’ONG de défense des droits humains, Amnesty International, épingle les abus de placements de migrants en centres de rétention italiens, appelés CPR. Leur conclusion est claire : « Certains demandeurs d’asile et migrants ont été soumis à une détention administrative sans que cette détention soit légitime ou nécessaire, dans des conditions qui ne respectaient pas le droit et les normes internationales », lit-on dans le rapport.
Pour son enquête, l’ONG avait visité trois centres : deux CPR, celui de Ponte Galeria (près de Rome) et Pian del Lago (en Sicile), dont le but est l’expulsion des migrants qui y sont enfermés vers leur pays d’origine. Amnesty a également pu entrer dans le hotspot de Pozzallo, en Sicile aussi, un lieu fermé chargé d’identifier, d’enregistrer et d’orienter les migrants dès leur entrée sur le sol italien.
Si de nombreuses nationalités se retrouvent entre les murs des CPR (Amnesty a rencontré des Iraniens, des Georgiens, des Iraniens, des Egyptiens…), les inquiétudes de l’ONG concernent particulièrement les ressortissants tunisiens. Depuis le début de l’année, sur les 26 000 migrants arrivés sur les côtes italiennes, 3 200 étaient tunisiens. C’est la troisième nationalité d’arrivée derrière les Bangladais et les Syriens.
Et cette population est particulièrement visée par les rétentions « abusives », estime l’ONG, parce que les Tunisiens viennent d’un pays jugé « sûr », par Rome. Une « sûreté » actée après la promulgation en novembre 2023 du décret Cutro 2, qui compile une liste de mesures pour enrayer les arrivées en Italie. Dans ce décret se trouve une liste révisée des pays que les autorités italiennes considèrent ”sûrs”, à savoir la Tunisie, le Nigeria, l’Algérie, le Sénégal, le Maroc, la Côte d’Ivoire ou encore la Gambie.