- « … Mais s’obstine à expliquer aux Tunisiens qu’il a « sauvé » le pays de la faillite! Faux et absurde!
- « Le déficit commercial et l’endettement, deux gouffres et un cercle vicieux… »
Dans un post rendu public aujourd’hui sur sa page Facebook, l’expert économique, Moez Joudi a fait une lecture des derniers propos du chef du gouvernement, Youssef Chahed concernant sa gestion et son bilan durant ces trois dernières années. En voici le texte intégral de cette lecture-analyse :
« Concernant les « réalisations » économiques de ce gouvernement, je précise:
– Chahed dès son premier gouvernement et en 3 ans, il a explosé tous les fondamentaux du pays! Le dinar, les déficits jumeaux, l’endettement, l’inflation, les niveaux de production nationale, la situation des entreprises publiques….TOUS les indicateurs se sont enfoncés! Après il s’est mis à vouloir corriger ce qui a été détruit par son équipe en s’obstinant à vouloir expliquer aux Tunisiens qu’ils ont « sauvé » le pays de la faillite! Faux et absurde! C’est comme quelqu’un qui avait 43 de fièvre, après c’est descendu à 41 et il se dit guéri!?
– Le dinar tunisien n’a pas trouvé sa santé, il y a un arrêt provisoire de l’hémorragie, une hémorragie accentuée par les mêmes gouvernements Chahed. Cet arrêt est dû à des devises provenant notamment des crédits extérieurs qui doivent être remboursés en devises et avec des intérêts. Les fondamentaux ne sont pas corrigés pour parler d’une quelconque « embellie » du dinar tunisien ! Le déficit commercial par exemple a atteint un record l’année dernière et atteindra un nouveau record cette année! Plus de 20 milliards de dinars de déficit prévu pour 2019, un gouffre!
– L’endettement est à 77,1% d’après le dernier rapport du FMI et atteindra les 83% dès le premier semestre 2020. Les services de la dette atteindront les 10 milliards de dinars en 2020 pour un besoin d’endettement annuel de plus de 10 milliards de dinars. Un second gouffre et un véritable cercle vicieux!
– L’inflation vient de descendre à 6,8% à force d’augmenter le taux d’intérêt directeur de la BCT qui est une arme à double tranchant puisque l’investissement est impacté, les coûts de financement des ménages et des PME aussi et bien sûr la croissance économique qui sera très molle en 2019.
– Objectivement, la réduction du déficit budgétaire est à saluer, notamment les efforts du ministère des Finances dans ce sens, en même temps les déficits de plus que 6% sont devenus insupportables et ingérables. À rappeler la pression fiscale en face qui reste des plus élevées en Afrique.
J’invite les personnes qui veulent avoir des explications et une analyse plus étayées de la situation économique de la Tunisie, de se référer, de lire et de relire le dernier rapport de la BCT notamment la présentation faite par le Gouverneur de la BCT lui-même ».