TUNIS – UNIVERSNEWS Intervenant ce matin sur les ondes d’Express FM, le professeur en sciences économiques et membre du conseil d’administration de la Banque centrale de Tunisie (BCT), Moez Labidi, a annoncé que « les confinements et autres mesures sanitaires avaient provoqué une baisse de l’inflation. Néanmoins, la levée de ces mesures a donné un rebond économique d’où la hausse du taux de l’inflation ».
Ainsi, il a estimé que « La guerre russo-ukrainienne a conduit à un blocage au niveau des chaînes de valeurs et une hausse des prix. Et la fin de cette guerre ne conduira pas à une stabilisation des prix et à un ralentissement de la hausse du taux d’inflation ».
En effet, M. Labidi a évoqué la hausse de la demande en matières premières permettant la production d’énergies renouvelables, à savoir que le cuivre et l’aluminium. Et d’ajouter que « l’usage d’énergies fossiles sera sanctionné., ce qui va conduire à une baisse de l’investissement dans ce secteur…Nous ne sommes pas encore préparés à la transition énergétique, bien que le prix du baril de pétrole continue à progresser. Il s’agit d’un phénomène qui peut avoir des répercussions à l’échelle sociale. Te, était le cas en France avec les gilets jaunes qui s’opposaient à la taxe sur le carburant ».
Moez Laâbidi a évoqué, aussi, le blocage au niveau de la mise en place de réformes en Tunisie, ainsi que l’absence d’impact de l’introduction de modification au niveau du taux d’intérêt ou de la taxation en raison du flou politique et institutionnel. « Les politiques de relance peuvent avoir un impact dans les pays développés, et ce, contrairement à la Tunisie où l’encouragement de la consommation peut provoquer une hausse du déficit de la balance commerciale. Nous sommes dans une situation un peu particulière. D’ailleurs, la hausse de l’inflation en Tunisie limite la marge de manœuvre et ne permet pas de baisser le taux d’intérêt… Les hausses de l’endettement et du taux d’intérêt empêchent, quant à elles, le recours à des prêts au sein des marchés internationaux. Le secteur financier est fragile, ce qui perturbe la relance économique », a t’il estimé.
Au final, M. Labidi a appelé à réfléchir en profondeur pour garantir l’efficacité des politiques monétaires et financières. Cet élément, combiné à l’absence d’un programme de réformes en collaboration avec le FMI, représentait, selon ses propos, un grand péril.