- Il n’y a jamais eu de dégel entre Chahed et BCE qui l’a « puni» en refusant de signer l’amendement du code électoral
- Chahed a « piétiné » les rêves de son bienfaiteur Bejbouj en détruisant Nidaa Tounès
L’ancien président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) et le plus fidèle et sobre compagnon du défunt président Béji Caïd Essebsi, vient de sortir de son silence en confirmant l’existence de trahison qu’il a connue de la part de certains de ses proches, ce qui avait largement influé sur son état de santé, physiquement et psychologiquement.
Dans une interview accordée à notre confrère, « Leaders », l’ex-président de l’ARP a confirmé, en effet, l’existence de « trahison par certains de son entourage très proche. Ces gens, qu’il n’a pas nommés, n’étaient pas à la hauteur de la confiance qu’il a placée en eux et n’ont cherché que leurs propres intérêts… ». Par « son entourage très proche », Mohamed Ennaceur, désignait, sans le moindre doute, Youssef Chahed.
Ainsi, Mohamed Ennaceur a eu le courage de soulever et de confirmer ce qui n’était qu’une simple hypothèse. En effet, d’après ce que nous savons, BCE a été trahi pour ne pas dire, plus crument et au sens figuré bien entendu, qu’il a été poignardé dans le dos.
Béji Caïd Essebsi a été doublement « trahi » par Youssef Chahed, à savoir au niveau partisan et celui gouvernemental. Et c’est dans ce sens, qu’il a fini par faire exploser Nidaa de l’intérieur, un parti né grâce au charisme et aux visions de BCE consistant à faire barrer la route à l’Islam politique, plus précisément à Ennahdha et à son projet obscurantiste.
Plus encore, il a fait exploser Nidaa grâce à la machine de La Kasbah qu’il dirigeait de main de fer avec ses lieutenants Iyad Dahmani, Mehdi Ben Gharbia, Lotfi Ben Sassi, Mofdi Mseddi et bien d’autres . Des atouts exploités d’une manière pernicieuse pour appâter de très nombreux cadres et responsables des mécanismes de l’Etat et de l’administration.
Ensuite, Youssef Chahed, au lieu d’être reconnaissant envers son bienfaiteur, a préféré mettre la main dans la main d’Ennahdha pour rester à la tête du gouvernement croyant ainsi pouvoir réaliser le jackpot en remportant les législatives et la présidentielle.
Finalement le « mezroub » n’était pas, comme on le prétendait, Mohsen Marzouk, mais bel et bien Youssef Chahed qui, tiré de l’anonymat, voire du néant, par BCE alors qu’il était « sous-cadre » de énième rang, transfuge d’Al Joumhouri, a brûle les étapes prêt à piétiner tout ceux qui pourraient se mettre au travers de sa routes, y compris tous ceux qui étaient derrière sa percée fulgurante qu’il n’avait jamais imaginée, même dans ses rêves les plus fous !
Chahed a beau répéter cet épisode de « si Chahed nous revenait » comme étant un appel si El Béji pour son retour à Nidaa, mais la réalité était toute autre dans le sens où il s’agissait d’une simple dernière manœuvre pour remettre Nidaa sur les rails lors des élections de 2019.
Mais là encore, Chahed avait, non pas décliné l’offre, mais pire encore, il y a opposé une indifférence totale sans daigner donner la moindre réponse par un « oui » ou un « non ».
Et contrairement aux affirmations répétées de Chahed, mais totalement invérifiables, il n’y a jamais eu de dégel avec BCE dans la mesure où le défunt réitérait en privé qu’il avait été trahi et qu’il ne pardonne jamais cette trahison qu’il qualifia en langue arabe et en public de « lo’m » (ingratitude). D’où son refus catégorique de signer l’amendement du code électoral afin de « punir » Chahed qui y tenait énormément en vue d’exclure ses rivaux de Qalb Tounès, Nabil Karoui en tête, et allant jusqu’à accuser BCE de ne plus être en pleine possession de ses facultés physiques et mentales et que d’autres personnes décidaient à sa place…
D’ailleurs, ce qui n’a pu être réalisé par un détournement législatif, a fini par l’être par des recours à la justice, ce qui avait permis l’emprisonnement de Nabil Karoui, après avoir été pratiquement « kidnappé » à la sortie de péage à Mjez El Bab. Un emprisonnement qui a duré plus de 40 jours avant d’être libéré comme par enchantement à peine 48 heures avec le second tout de l’élection présidentielle.
Ainsi, on avait évité le refus de reconnaissance par la communauté internationale des résultats desdites élections tout en garantissant la défaite de Nabil Karoui alors qu’il était le favori des sondages.
Perdant, donc, la double bataille contre Ennahdha et pour la reprise de Nidaa, à cause de Youssef Chahed, Béji Caïd Essebsi a été dépité et confus comme vient de le révéler Mohamed Ennaceur, un homme honnête, respectueux et hautement crédible
Alors qu’il cesse de ressasser, à chaque intervention, que ses relations étaient au beau fixe le défunt. « Bejbouj » ne l’aimait plus parce qu’il a « piétiné » ses deux acquis les plus chers et les plus précieux : Nidaa Tounès et la remise en selle d’Ennahdha
Noureddine HLAOUI