
Tunis, UNIVERSNEWS (SEF) – La réforme du Code de commerce, avec, surtout, la question des chèques sans provisions ne cesse de montrer ses lacunes et ses insuffisances. Ainsi, alors que le pays se dit sur la voie du decashing, nous voilà, de nouveau, embourbés dans la circulation éhontée du cash… ce qui fait le bonheur des contrebandiers et des hors-la-loi qui échappent à la justice fiscale!!!
Dans un contexte économique difficile, les chiffres publiés par la Banque centrale de Tunisie (BCT) révèlent que le volume des billets et pièces en circulation a dépassé les 25 milliards de dinars à la mi-juillet 2025, contre environ 22 milliards de dinars à la même période l’année précédente. Cette augmentation d’environ 3 milliards de dinars en une seule année soulève plusieurs interrogations quant à l’efficacité de la politique monétaire actuelle de la BCT, avec de nombreuses questions relatives à l’efficacité de la politique monétaire actuelle de la Banque centrale, à sa capacité à contrôler la masse monétaire et à freiner l’inflation… ???
Il est certain que l’entrée en vigueur de la nouvelle loi sur les chèques et l’abrogation de la loi n° 16 de la loi n° 54 de 2014 relative à la saisie des sommes supérieures ou égales à 5 000 dinars, ainsi qu’au commerce parallèle, ont eu des répercussions évidentes sur la politique monétaire en Tunisie.
Aujourd’hui, les acteurs économiques, sont unanimes autour du fait que la nouvelle loi sur les chèques, entrée en vigueur en février dernier et les inquiétudes qui l’accompagnent, a entraîné une baisse de l’utilisation des chèques comme moyen de paiement au profit des règlements en espèces. L’abrogation de l’article 16 de la loi de finances pour 2014 a également facilité la circulation des fonds hors des circuits bancaires.
En parallèle, les données confirment que les transactions en espèces directes dominent la vie économique, représentant 47% des transactions, selon une enquête menée par l’Institut arabe des chefs d’entreprises (IACE), tandis que l’utilisation des virements bancaires et des lettres de change combinées ne dépasse pas 32%.
D’autre part, l’augmentation du volume des liquidités financières reflète l’expansion de l’économie parallèle et la faible demande de moyens bancaires et numériques. Cela pourrait limiter la capacité de la BCT à contrôler les instruments monétaires traditionnels, notamment compte-tenu de la demande continue de liquidités des particuliers et des entreprises. Malgré une légère baisse de 91 millions de dinars en juillet par rapport à juin 2025, le taux est resté à la hausse, ce qui laisse présager une complexité supplémentaire dans le paysage financier tunisien.
Face à cette situation délicate, la politique monétaire de la Banque centrale se caractérise, selon certaines analyses, par une grande prudence, se limitant à surveiller l’évolution de la masse monétaire sans prendre de mesures audacieuses pour absorber l’excédent de liquidités. Les experts estiment qu’ignorer ces évolutions pourrait accroître les risques d’inflation, surtout si la masse monétaire continue de croître à un rythme supérieur à celui de la croissance économique.
A ce propos, l’expert Mohamed Souilem, ancien directeur de la politique monétaire à la BCT, a souligné que « les niveaux historiques atteint par les liquidités menace la stabilité monétaire et alimente l’inflation ».
La solution réside dans le développement de systèmes de paiement numérique afin de réduire la dépendance aux espèces, tout en cherchant simultanément à freiner l’inflation et à renforcer la surveillance de l’économie parallèle.
D’une manière générale, l’augmentation significative du volume des billets et des pièces en circulation constitue essentiellement un avertissement économique qui reflète un déséquilibre structurel de l’économie tunisienne qui nécessite de profondes réformes… surtout que la situation est devenue inquiétante, avec le volume des billets et de la monnaie en circulation, faisant l’affaire des individus opérant dans l’ombre, pour servir la contrebande, le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme… On ne doit pas avoir honte de chercher à corriger les erreurs qui sont, après tout, humaines… et, pour ceux qui ne le savent pas, en essayant de tout bien faire, on risque de tomber dans le panneau des excès… ce qui est le cas, avec la question des paiements par chèques !!! (F.S.)