« Dans le pire des cas, je partirai, mais une suite est à prévoir… »
Mustapha Ben Ahmed, un des fondateurs de Nidaa Tounès et très proche de Béji Caïd Essebsi, a fondé la Coalition nationale à l’ARP qui a été le noyau à partir duquel est né le parti Tahya Tounès inféodé au chef du gouvernement.
Mustapha Ben Ahmed, que les nouveaux hommes forts du parti tentent de reléguer à un second plan en lui confiant le rôle très protocolaire de président de la commission chargé de mettre au point les motions, s’est rebiffé hier et a eu une vive altercation avec d’autres dirigeants du parti ayant pour chef de file, Hichem Ben Ahmed.
Cette querelle que les barons de Tahya Tounès ont tout fait pour étouffer, a fini par éclater et c’est un secret de Polichinelle de dire qu’elle a été pour beaucoup dans la fin en queue de poisson des travaux du congrès constitutif du parti qui se sont vus reporter au 1er mai 2019.
Ce report est motivé, officiellement, pour des raisons de « deuil » suite au drame de la délégation de Cebbala au gouvernorat de Sidi Bouzid, mais la réalité est toute autre selon des sources concordantes présentes sur les lieux à Radès.
En effet les divergences et les altercations ont été tellement profondes qu’il a fallu l’intervention du chef du gouvernement, Youssef Chahed, qui leur a ordonné de faire reporter les travaux de clôture. Ce qui fut fait et mentionné dans le communique annonçant ledit report en insistant sur le fait que c’est « sur demande du chef du gouvernement… ».
Et outre l’annonce de l’arrestation et la garde à vue du coordinateur régional de Tahya Tounès à Ben Arous pour avoir agressé un cadre sécuritaire, c’est Mustapha Ben Ahmed qui, par un statut sur sa page officielle Facebook, a confirmé l’existence d’une tension extrême.
En effet, le fondateur de la Coalition nationale a écrit ce qui suit : « Je suis prêt à payer de ma vie pour la liberté de ma pensée et de l’expression de mes opinions. Et par voie de conséquence, je dis à ceux qui veulent me faire taire, qu’ils n’y parviendront jamais. Et tout ce qu’ils peuvent obtenir de moi, c’est que je leur laisse le champ libre. Une suite est à prévoir… ».