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Ennahdha s’apprêtait à retourner en Tunisie par le biais de Sakher El Matri
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Béji Caïd Essebsi était le « cheval de Troie » monté par les « fréristes » pour reprendre le pouvoir
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Khammassi et Ghariani avaient conclu un arrangement entre Ennahdha et Leïla Trabelsi
Dr Mustapha Touati, figure syndicale de proue, plus précisément, ancien secrétaire général du syndicat de l’Enseignement supérieur et ancien dirigeant de premier rang du Nidaa historique, vient de faire des révélations, rapporté par notre confrère en langue arabe, « AL Wassat News », sur la récupération par Ennahdha de la révolution de 2011.
Il indique : « ce que tout le monde connaît que est le parti islamiste n’a pas participé à la révolution à la fin de l’année 2010, mais ce que personne ne sait, est que la direction d’Ennahdha attendait les élections de 2014 pour prendre le pouvoir à travers Sakher El Matri, conformément à une tractation secrète conclue entre eux et Leïla Trabelsi grâce à l’entremise de l’homme d’affaires résident en Allemagne, Raouf Khammassi, beau frère d’Abdelfattah Mourou et Mohamed Ghariani, désigné en tant qu’ambassadeur de Tunisie en Grande Bretagne pour faciliter, entre autres cette mission.
Mais tout le monde a été surpris par l’effondrement précipité du régime de Ben Ali. Et l’effet de choc dépassé, Rached Ghannouchi, a vite fait, en compagnie des autres membres de la direction d’Ennahdha, de retourner au pays pour s’approprier la « paternité » de la révolution, et ce sur ordre de la direction internationale des Frères musulmans.
Ainsi, bénéficiant du soutien de la machine propagandiste du Qatar à travers Al Jazeera, et de la manne financière du régime qatari à Doha, le parti Ennahdha a réussi à mettre au tapis tous ses adversaires profitant, aussi, de la dispersions des forces progressistes et surtout de la gauche « naïve », ce qui lui a permis d’hypnotiser les milieux populaires et de tirer les ficelles dans les milieux des salafistes, pour remporter les élections constituantes et de se mettre au pouvoir à travers la Troïka.
Mais le mouvement de l’islam politique semble avoir surestimé ses forces en voulant précipiter la prise du pouvoir sans partage et faire changer le mode de vie en vue de retourner à la chariâa, ce qui a entraîné des réactions violentes de la part de la société civile, des médias et des mouvements de rue qui ont culminé avec le sit-in d’Errahil, sans oublier le changement intervenu en Egypte et l’avènement d’Abdelfattah al-Sissi qui avait déposé Mohamed Morsi.
Et malgré la victoire du camp progressiste en 2014, le profil bas adopté par Ennahdha et le dos rond fait par feu Béji Caïd Essebsi, les islamistes ont pu faire un retour sur la scène et réapparaître comme étant une force incontournable de l’échiquier politique.
En effet, l’espace des cinq dernières années, les islamistes ont pu obtenir malgré le plus faible score obtenu aux élections législatives ce qu’ils n’ont jamais pu réussir, à savoir la prise réelle du pouvoir à l’ombre de l’écroulement des factions de la gauche, de l’affaiblissement de la société civile, du renforcement de ce qu’on appelle la 5ème colonne.
Pour conclure son exposé, Mustapha Touati s’interroge sur ce que peuvent faire les forces progressistes et modernistes avant qu’il ne soit trop tard ?!!!
Noureddine HLAOUI