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Objectif ultime de la CDC: Lever des financements et les orienter directement vers la PME qui a besoin de financer ses projets
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La cible est la PME et la CDC réfléchit toujours comment lui fournir cette capacité de levée des fonds
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Nous voulons avoir un impact à l’échelle macroéconomique parce qu’il s’agit de contribuer à créer de la valeur ajoutée
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Plus de 60% des investissements de la CDC sont orientés vers les zones de développement régional, parce que c’est là où les investisseurs classiques ne vont pas
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Nous avons besoin d’un «Pipe» consistant pour pouvoir lever des financements que nous souhaitons pour les émissions vertes
TUNIS – UNIVERSNEWS (INTERVIEW – SEF) – Néjia Gharbi, la directrice générale de la Caisse des dépôts et Consignations, CDC a annoncé, dans son interview accordée à Universnews, que la caisse se prépare pour lancer sa première émission verte, sans toutefois se prononcer sur la valeur de cette émission. Elle a tenu toutefois à préciser que l’annonce de cette émission « Green bonds » n’aura lieu que lorsque la caisse arrive à lever une somme intéressante.
Bras financier de l’Etat et investisseur de long terme, la CDC œuvre à soutenir l’écosystème des PME en Tunisie. Jusqu’ici, plus de 4 mille PME ont été financées à travers les différents mécanismes mises en place par la caisse.
• Universnews : Quelle place occupe le financement des PME au sein de la CDC, déjà reconnu comme le problème le plus important pour ce type d’entreprises?
Néjia Gharbi : La CDC accorde une place très importante voire privilégiée à la PME et cela fait l’objet d’ailleurs de toute un axe stratégique sur lequel nous travaillons, c’est l’appui à la PME d’une manière générale et aux startups d’une manière particulière.
En tant qu’investisseur, nous cherchons à lever des financements en vue de les orienter par la suite vers le PME, mais aussi à établir ce lien entre les institutions financières de manière générale et les PME.
D’ailleurs c’est notre mission principale et notre objectif ultime : Lever des financements et les orienter directement vers la PME qui a besoin de financer ses projets.
• Quel bilan peut-on tirer aujourd’hui de l’intervention de la CDC en faveur des PME?
Nous avons touché plus que 200 PME à travers les fonds d’investissements dans lesquelles nous sommes souscripteurs et la création de plus de 20000 emplois . Nous avons touché plus de 4000 TPE et startups à travers les programmes d’accompagnement. En revanche, il faut noter que par rapport au financement direct, nous n’investirons pas directement dans la PME, mais à travers les projets.
Mais quel que soit le type de financement, notre cible est la PME. Nous réfléchissions toujours comment lui fournir cette capacité de levée de fonds auprès des bailleurs et des acteurs de financement qui sont actifs et qui ont des programmes et des mécanismes dédiés aux PME.
• Dans quelle mesure peut-on dire aujourd’hui, que l’ensemble des mécanismes mises en place par la CDC sont efficaces?
Le rôle de la Caisse des Dépôts et Consignations est de répondre aux besoins des PME mais aussi élaborer tout un programme d’accompagnement permettant de les soutenir et les aider à avancer pour pouvoir aussi jouer son rôle pleinement dans l’économie et bien sûr arriver au but essentiel qui n’est autre que la création de nouveaux emplois et la production d’un impact positif en termes d’investissement au niveau des régions. Nous voulons aussi par le biais des différents mécanismes que nous mettons en place avoir un impact à l’échelle macroéconomique parce qu’il s’agit de contribuer à créer de la valeur ajoutée en termes d’emplois, de croissance économique, de développement et de création de richesse.
• Et qu’en est-il par rapport à l’intervention de la CDC dans les zones de développement régional ?
Plus de 60% des investissements de la CDC sont orientés vers les zones de développement régional, les fonds initiés par la CDC sont principalement destinés aux régions parce que c’est là où les investisseurs classiques ne vont pas. Nous essayons non seulement d’y aller mais aussi d’impliquer avec nous des partenaires qui cherchent à créer un impact positif en termes de création de nouveaux emplois et de développement régional.
• Vous avez récemment annoncé un projet de fonds d’impact en Tunisie, quelles sont les avancées sur ce fonds
Oui absolument, le fonds impact dédié au financement des PME qui ont un impact social et environnemental dans les régions. Il vise à soutenir les acteurs dans les régions afin de favoriser le développement régional, de contribuer à la stabilité politique, de créer des clusters et de renforcer des pôles d’expertises régionales.
Ce fonds va déjà démarrer ses activités dans les gouvernorats de Kasserine et Sidi Bouzid qui sont des régions parmi les plus vulnérables et qui ont des besoins très importants en termes d’investissements. On va aller avec un premier financement qu’on a pu lever grâce à la Banque Mondiale pour toucher ces zones et après on va élargir nos activités pour toucher d’autres gouvernorats.
• Et par rapport à la prospection du marché pour votre première sortie en green bonds pour financer des projets verts?
Pour «Les green bonds» qui sont des émissions obligataires permettant de financer des investissements respectant des exigences strictes en matière de durabilité tout en protégeant les investisseurs, nous sommes toujours en phase de constitution. Nous avons besoin d’un «Pipe» consistant pour pouvoir lever des financements que nous souhaitons. Mais, nous espérons arriver à la taille qu’on cherche pour pouvoir faire cette première opération d’émissions de « green bonds ». L’objectif est de lever des financements permettant de financer des projets dit « verts » qui ont une spécificité verte ou bleu. Ce sont des projets durables et qui s’inscrivent dans toute une stratégie globale visant le développement durable de pays.
• On parle aujourd’hui d’émissions vertes de pas moins de 100 millions d’euros. Quel est le vrai du faux?
Non ! Nous n’avons pas une taille bien précise. Lorsque nous arrivons à une taille intéressante, nous faisons notre première émission ! Il n’y a pas de taille bien déterminée à cibler. En Egypte par exemple, la première opération de Green Bonds qui a été lancé a porté sur 700 million de dollars d’obligations vertes avec une taille de projet de 1,9 Milliards de dollars. Donc la taille du pipe de projets détermine le niveau et la taille de l’émission.