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En cas de nouveaux recours à l’endettement extérieur, le pays ne sera plus maître de son destin.
L’année 2020 sera marquée par la promulgation d »une loi de finances complémentaire, dont les grandes lignes sont déjà prêtes et probablement par une seconde loi de finance à la fin de l’année, a souligné le ministre des Finances Mohamed Nizar Yaïch en marge d’une cérémonie organisée samedi, au village touristique de la Goulette, en hommage aux deux douaniers martyrs les lieutenants-colonels Abdelmajid Debbabi et Hassine Mansouri.
Il a, à cette occasion, affirmé que la première loi des finances complémentaire comprend de nouveaux axes qui sont loin du modèle classique de la loi de finances, mais ne contient pas de nouvelles mesures fiscales à l’exception du taux de 2% relatif au secteur bancaire et financier.
L’Etat opte désormais, à partir de l’année prochaine pour la réduction de la pression fiscale et tend à focaliser sur la relance économique et sociale, a-t-il dit, soulignant que les efforts seront axés sur la mobilisation de davantage de ressources fiscales sans augmenter la pression fiscale et sans toucher les couches sociales à faible revenu.
Yaïch a fait remarquer que de nouveaux chiffres sur les finances publiques seront dévoilés au cours des prochains jours, notant que la situation difficile de ces finances sera surmontée si les nouvelles mesures adoptées sont appliquées à bon escient.
En ce qui concerne l’endettement extérieur, il a estimé que le chiffre atteint jusqu’à présent, est de l’ordre de 60% du PNB, ajoutant qu’avoir recours encore à l’endettement extérieur, signifie que le pays ne sera plus maître de son destin.
Parallèlement, le ministre a fait savoir qu’après l’évaluation des derniers emprunts contractés auprès du Fonds Monétaire International, il a été convenu de lancer un autre programme plus conforme à la vision du nouveau gouvernement.
Et d’ajouter que la Tunisie a obtenu auprès du FMI 750 millions de dollars faisant valoir l’effort des pays (France, Allemagne, Grande Bretagne, Etats Unis et Japon) pour aider la Tunisie à sortir de l’ornière de la crise.
Concernant la politique d’austérité adoptée par la Tunisie et prévue par le décret gouvernemental du 14 mai 2020, elle vise à rationaliser les dépenses de gestion et de salaires, il s’agit de préserver les grands équilibres financiers du pays a-t-il noté, précisant que la masse salariale a atteint actuellement 19 milliards de dinars.
Et d’ajouter que le problème majeur auquel fait face le pays, demeure le nombre élevé des fonctionnaires dans le secteur public à plus de 630 mille employés.
Il a, dans le même sens, souligné que l’exécutif œuvrera à rationaliser et à maîtriser les dépenses, en attendant la relance de l’économie avant de décider de nouveaux recrutements ou augmentation des salaires.