Youssef Chahed, chef du gouvernement s’est rendu, samedi 5 janvier 2019, à Hammam Bourguiba où il a déclaré que 330 mille dinars ont été mis à la disposition de 35 familles afin de réaménager leurs habitations, soit une moyenne de 10 mille dinars par famille en plus des 3 mille chauffages qui leur seront distribués.
Il s’est, en outre, engagé à améliorer leur mode de vie, à créer des routes leur permettant de sortir de leur isolement et à les approvisionner en eau potable.
Le chef du gouvernement, Youssef Chahed a annoncé, par ailleurs, le lancement dans les gouvernorats de Jendouba, Kasserine, Kef et Siliana, du programme de lutte contre la vague de froid qui sévit dans le pays.
Figure également au programme annoncé par le chef du gouvernement l’installation d’une unité de production d’énergie solaire afin d’équiper près de 10 mille logements de familles à revenu limité, financé par le fonds de transfert énergétique.
Toutefois, des habitants de la localité de Machrawa ont fait part de leur mécontentement puisqu’ils n’ont pas bénéficié des aides distribuées au profit des familles nécessiteuses. Des témoins ont affirmé dans des déclarations à Radio Shems que lesdites aides ont profité, uniquement, à des habitants de la partie visitée par le chef du gouvernement.
Ainsi, cette visite, fortement médiatisée à coups de photos et, surtout, de vidéos montrant le chef du gouvernement dans des bains de foules et choyé par des citoyens qui le qualifiaient de « monsieur le président », a pris les relents d’un meeting à connotation électorale, ce qui pose avec acuité l’amalgame entre les activités officielles et les campagnes partisanes surtout qu’on lui prête la sérieuse intention de présider un parti politique.
D’ailleurs, les observateurs estiment, outre le fait que le coup d’envoi de cette campagne anti-froid intervient trop tard, qu’il aurait bien pu être donné par le ministre des Affaires sociales surtout en ces moments où le patron de La Kasbah a d’autres problèmes de la plus haute gravité qu’il doit aplanir, à commencer par la menace de la grève générale pesant sur le pays.
Chahed, président ? C’est également ce que lui prédit la libano-égyptienne Leïla Abdellatif qui se défend d’être ni voyante, ni astrologue, ni encore tarologue. « Je dispose juste d’un sixième sens développé », assure t-elle lors d’une émission diffusée samedi soir sur Al Hiwar Ettounsi. Pourtant, elle était en possession de fiches bien préparées concernant des prédictions à propos de la Tunisie, la Libye, l’Algérie, le Maroc et bien d’autres pays.
Mais quel crédit peut-on lui accorder ? En tous les cas, si l’on sait qu’elle prédit à la Tunisie de devenir un second «Dubaï » dans deux ans, on a une idée de la fiabilité de ses prédictions !
Ce passage a entraîné, illico-presto, une vague de réactions d’ironie et autres propos fustigeant ce genre d’émission qui sentent, à mille lieux, le coup de com. prémédité, mais tellement cru qu’il risque fort d’aboutir à l’effet contraire de celui escompté !
Moralité de l’histoire, n’est-il pas temps de mettre un terme à la situation d’amalgame conférant aux activités officielles, même sans le faire exprès, des airs de campagne électorale trop précoce ?!