En marge du webinaire organisé, récemment, par Global Institute 4 Transitions (GI4T) et Econ4Tunisia sous le thème « Et l’économie ! Où va-t-on ? », Noureddine Hajji, associé-directeur général du cabinet E&Y, a dressé sa lecture de la loi de finances 2022 (LF)
De prime abord, M. Hajji a précisé qu’il ait des mesures fiscales qui pourraient aider à la relance économique mais malheureusement ne sont pas introduites dans la LF 2022. En ce sens, il a cité le maintien du taux d’imposition sur les sociétés (IS) à 15% et du taux d’imposition sur les dividendes à 10% sans trop de multiplication de régimes, ainsi que la réactivation des instruments effectifs d’incitation à l’investissement ou au réinvestissement qui a été éliminée depuis 2017…
Egalement, il a indiqué que la LF 2022 ne comporte pas des mesures de relance de l’investissement, évoquant l’importance de l’investissement public et privé, qui constitue la clé de relance de la croissance économique et la seule solution pour retrouver la prospérité. Ces mesures qui puissent, selon ses sires, redonner du goût aux chefs d’entreprises pour investir et relancer la machine économique.
En revanche et pour être juste, Noureddine Hajji a affirmé que cette LF comporte quelques mesures de soutien aux entreprises. A cet effet, il a cité à titre d’exemples l’autorisation accordée aux entreprises totalement exportatrices pour écouler en 2022 jusqu’à 50% de leur production sur le marché local contre 30% auparavant ; et l’extension de la prise en charge par l’Etat d’une partie des intérêts sur les crédits d’investissement pour 2021/2022 alors que cette mesure a été préalablement prévue uniquement pour 2019/2020.
Il a cité, aussi, quelques mesures de soutien aux entreprises qui opèrent dans le secteur de l’artisanat affectées par la Covid-19, et ce, via une prise en charge d’une cotisation exceptionnelle pour une période et une prime exceptionnelle de 200DT dédiée à leurs agents…
Au-delà de cela, le DG d’E&Y a estimé que la mesure phare de la LF 2022 est la suppression du régime suspensif de la TVA pour les entreprises de services totalement exportatrices et pour les sociétés de commerce international. Cette mesure met à mal, selon ses propos, une partie importante de l’économie tunisienne. Ces entreprises vont de jour au lendemain se trouver dans une situation de crédit chronique de TVA auprès de l’Etat. Par conséquent, elles ne pourront plus tenir et vont mettre la clé sous le paillasson.
Et d’ajouter que le plus inquiétant, c’est l’intention des grands responsables de l’Etat, qui sont en train de diriger les finances, de généraliser ce modèle de suppression de ce régime aux entreprises industrielles totalement exportatrices, ce qui serait la catastrophe !
Au final, M. Hajji a appelé les investisseurs à continuer à compter sur eux-mêmes et à se battre pour développer leur busines, se transformer, défendre et consolider leur position concurrentielle, et ce, en dépit de la situation qui est fortement hostile. « Il faut gérer l’ingérable dans un pays formidable », conclut-il.
Imen Zine