Par Raouf Ben Rejeb
Dans une réflexion-analyse, Raouf Ben Rejeb journaliste et ancien diplomates, réagit, sur sa page Facebook, aux informations faisant état de la décision du président Kaïs Saïed de ne plus octroyer ce type de passeport à certaines personnes dont notamment les députés qui en bénéficiaient sous les anciens régimes…
Voici, par ailleurs, l’intégralité de cet article :
«Le passeport diplomatique est régi par les conventions internationales puisque son titulaire bénéficie de l’immunité diplomatique qui lui est attachée. Ainsi n’en bénéficient que les diplomates et les membres de leur famille.
Par extension et pour faciliter leur mission à l’étranger, les plus hautes autorités (président de la république, président du parlement, chef et membres du gouvernement) en sont dotées à l’occasion de leur mission à l’étranger.
Sous Ben Ali, un usage abusif en a été fait puisqu’il a été décidé que le président de la République peut attribuer le passeport diplomatique à toute personne qu’il juge apte à en être titulaire. C’est ce qu’on appelle un pouvoir discrétionnaire. C’était dans le but d’en faire bénéficier l’ancienne famille «régnante » !
Dans cette optique, les membres du Parlement (députés et conseillers) en ont bénéficié à ce titre, sans qu’une loi ou un décret aient été pris à cette fin. Les présidents Fouad Mebazza, Moncef Marzouki et Béji Caïd Essebsi ont maintenu cet usage.
Si la présidence de la République décide de ne plus octroyer aux députés ce « sésame », ce n’est qu’un juste retour des choses. Les députés, pour leur mission à l’étranger peuvent obtenir le passeport spécial dit de mission (de couleur rouge) octroyé par le ministère de l’Intérieur et qui est repris par l’autorité émettrice dès le retour de mission.
La décision de Kaïs Saïed, si elle se confirme, doit être saluée, même si elle va créer des frictions avec le Parlement et les partis politiques car certains chefs de ces derniers en ont été bénéficiaires sans qu’ils en aient le droit !? ».
R.B.R