TUNIS – UNIVERSNEWS – La cour d’appel de Tunis a durci à 15 mois de prison ferme une condamnation pour « apologie du terrorisme » prononcée à l’encontre de Rached Ghannouchi, chef emprisonné du parti Ennahdha, en détention depuis avril dans un autre dossier. Il avait écopé en première instance, en mai 2023, d’une peine d’un an de prison et d’une amende de mille dinars, confirmée en appel.
Le dirigeant de 82 ans a été condamné en vertu d’une plainte d’un syndicat de policiers dénonçant des propos qu’il avait tenus début 2022 envers les sécuritaires qu’il avait qualifiés de « Taghout », lors de funérailles d’un responsable d’Ennahdha en assurant qu’il « ne craignait ni les puissants ni les tyrans », selon le dossier d’accusation.
Comme d’habitude, Ennahdha indiqué, dans un communiqué, que le mot « Taghout » avait été « sorti de son contexte ».
Chef d’un parti qui a dominé la vie politique sur « la décennie noire », Ghannouchi a été interrogé dans plusieurs enquêtes en particulier, sur l' »envoi de jihadistes » vers la Syrie et l’Irak, ou des soupçons de « blanchiment d’argent sale ».
Ghannouchi est écroué depuis le 17 avril, après avoir évoqué en public un risque de « guerre civile » en Tunisie si les partis de gauche ou ceux issus de l’islam politique comme Ennahdha, y étaient éliminés.