TUNIS – UN/AGENCIES – Trois sommets se tiendront lors de la visite du président chinois à Riyad avec le monarque saoudien, le prince héritier, les dirigeants des États du Golfe, puis les dirigeants des pays arabes. La Chine cherche un partenariat stratégique avec les pays arabes pour construire un monde multipolaire dans le visage de l’hégémonie américaine.
Le sommet sino-arabe, qui se tient en Arabie Saoudite, du 7 au 10 décembre, constitue une étape importante dans un contexte global qui cherche à sortir de l’hégémonie d’un pôle vers un monde multipolaire dont les traits commencent à se dessiner dans plus d’un Région.
La Chine, qui aspire à dépasser les États-Unis et à occuper le trône de la plus grande économie mondiale en 2030, a besoin d’un partenariat stratégique avec le monde arabe, qui est situé au cœur du monde antique, et contrôle les routes commerciales mondiales les plus importantes et traversées entre l’Extrême-Orient et l’Europe.
Plus important encore, les pays arabes sont riches en ressources énergétiques indispensables au géant chinois pour faire tourner la roue de son immense économie et dominer le commerce mondial.
Alors que les pays arabes doivent bénéficier de la technologie chinoise et de ses investissements dans les infrastructures, et se débarrasser de l’hégémonie américaine et de son parti pris absolu envers Israël au détriment des droits du peuple palestinien.
Les intérêts sino-arabes sont imbriqués au point de s’intégrer dans de nombreux dossiers, notamment économiques, et les échanges entre eux ont décuplé en moins de deux décennies.
Les échanges commerciaux entre les deux parties sont passés de 36,7 milliards de dollars en 2004 lors du lancement du Forum de coopération sino-arabe à 330 milliards de dollars en 2021, selon l’Organisation arabe pour l’éducation, la culture et la science.
Ce nombre fait de la Chine le premier partenaire commercial des pays arabes réunis, dépassant les États-Unis, la Grande-Bretagne et les pays de l’Union européenne.
De plus, les investissements chinois dans les pays arabes se sont élevés à 213,9 milliards de dollars entre 2005 et 2021, ce qui confère à ce partenariat une dimension économique plus solide, au-delà des aspects commerciaux qui caractérisaient la relation entre les pays occidentaux et la région arabe.
Xi : 3 sommets en une seule visite
La visite du président chinois Xi Jinping dans la capitale saoudienne, Riyad, ne se limitera pas à la participation au sommet arabo-chinois, mais sera précédée de deux autres sommets, le premier avec l’Arabie saoudite et le second avec les pays du Golfe, selon le ministre saoudien des Affaires étrangères Faisal bin Farhan.
La date de ces trois sommets n’a pas encore été annoncée, mais il est certain que ce sera dans les dix premiers jours de ce mois de décembre, selon le consul général de Chine à Dubaï, Li Xuhang.
Où il a été confirmé que le sommet arabo-chinois se tiendrait, le 9 décembre, conformément aux invitations envoyées par l’Arabie saoudite à un certain nombre de dirigeants arabes.
La Chine attache une importance particulière à l’Arabie saoudite en tant que première économie arabe et premier fournisseur de pétrole, tandis que le prince héritier et Premier ministre Mohammed ben Salmane tente de diversifier les partenariats de son pays avec les grandes puissances pour ne pas rester l’otage des pressions américaines.
Alors que la date des sommets sino-saoudien et sino-golfe n’a pas encore été annoncée, Reuters a cité trois sources disant que le président Jinping arrivera à Riyad aujourd’hui.
Un monde multipolaire
Aucun pays, quelle que soit sa puissance militaire ou économique, ne peut s’imposer comme pôle mondial autrement qu’à travers ses alliances internationales, et cela est bien connu de la Chine, qui cherche avec la Russie à former un monde multipolaire, si bien que les États-Unis le considèrent comme le plus grand menace pour son hégémonie sur le monde, malgré le danger de Moscou.
Dans ce cadre, elle cherche à renforcer ses alliances au sein de plusieurs organisations internationales comme les BRICS et Shanghai, ou à renforcer sa coopération avec des ensembles régionaux comme l’ASEAN, l’Union africaine et la Ligue des États arabes.
La guerre russo-ukrainienne a prouvé l’importance de ces alliances internationales, en particulier lors du vote à l’Assemblée générale des Nations Unies où le veto est absent. Malgré la faible position politique et juridique de Moscou dans cette guerre, plusieurs pays ont voté en sa faveur, ou à moins abstenu de voter sur la décision de condamner son invasion des terres ukrainiennes.
Le monde arabe, avec son poids humain, sa situation stratégique, ses ressources énergétiques et minérales, fait partie des priorités de la Chine en termes de commerce et d’investissement, ainsi que sur le plan politique.